[DOSSIER - DEMOCRATIE ALIMENTAIRE] Alimentation saine : un choix politique !

Publié le jeu 16/07/2020 - 10:56

Parmi les clients de Vrac, beaucoup des personnes sont issues de l’immigration. Crédit : Vrac association 

Par Julien Dezécot

Pour Boris Tavernier, fondateur de l'association Vrac créée à Lyon en 2013, il faut redonner de la dignité aux publics fragilisés, en leur permettant de choisir et payer leurs aliments sains. 2 500 familles bénéficient désormais d’épiceries éphémères du réseau, qui proposent des produits bio et locaux dans 46 quartiers prioritaires de la ville de Strasbourg à Toulouse, en passant désormais par Rennes, Paris et Lille.

Le lundi à Villeurbanne, le mardi à Vaulx-en-Velin… Plus de 130 bénévoles participent désormais à l'aventure du réseau Vrac lancé par Boris Tavernier. Et mettent la main à la pâte chaque semaine pour proposer aux habitants de 14 quartiers prioritaires de la ville des légumes bio et locaux. L'idée consiste à acheter en gros et en vrac des produits de base qui seront ensuite revendus à prix coûtant aux habitants des quartiers prioritaires. « Notre dispositif, c'est pas non plus spécial pauvre, provoque le fondateur du réseau, car les plus riches peuvent venir aussi mais sont obligés de se déplacer dans des quartiers qu'ils ne connaissent pas. On limite tout de même à 30 % la part des plus aisés dans le dispositif ». Autrement dit, il s'agit aussi de favoriser la mixité sociale, grâce aux circuits courts puisque les petits producteurs partenaires doivent être à proximité et travailler dans la durée.

Véritable groupements d'achats

« Nous ne sommes pas arrivés en conquérants dans ces quartiers sensibles », se souvient Boris Tavernier. Nous avons appris à connaître les gens et avons voulu les convaincre d'adhérer par le goût », poursuit-il. Ensuite, ils en sont venus à parler du prix. En gros, sans marge ni intermédiaire, « ils se sont rendus compte qu'ils pouvaient se les payer ». Parmi ses premiers clients : de nombreuses personnes issues de l'immigration, dont la plupart n'avait pas de jardins à cultiver. C'est ensuite que Boris et son équipe ont convaincu des bailleurs sociaux et des collectivités de mettre la main au portefeuille, pour accompagner la démarche, l'essaimage dans toute la France et la pérennisation de la structure. Sur Lyon, 5 bailleurs sociaux participent financièrement à l'opération à hauteur de 10 000 euros, ainsi que les collectivités engagées. Désormais, l'association Vrac propose une centaine de référence de produits secs, du fromage et même du beurre. L'action est mensuelle au sein même des centres sociaux, de Lyon à Strasbourg, Bordeaux, Toulouse, Paris, Nantes, Rennes et Lille. Preuve pour Boris Tavernier, que l'alimentation de qualité est bien « un choix politique ».

Plus d'infos 

https://vrac-asso.org/

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