À l’occasion de la Fête du kilomètre zéro à Caromb ce dimanche 22 mai, Mathieu Dalmais, agronome militant, a donné une conférence gesticulée intitulée « De la fourche à la fourchette, pas l’inverse ». Il y parle entre autres du projet de Sécurité sociale de l’alimentation qu'il a initié.
Changer de système alimentaire, oui, mais vers quoi ?
Chaque jour cette transformation de notre alimentation est un peu plus nécessaire que la veille. Nous souhaitons nous doter d’un mécanisme de généralisation de l’accès a une alimentation de qualité. Cela nous paraît indispensable pour faire évoluer la production agricole vers des techniques de production plus en lien avec la nature. Tout en prenant davantage en compte le respect des droits des paysan(e)s à vivre correctement de leur métier.
Quel est le principe de cette Sécurité sociale de l’alimentation qui est en cours de réflexion ?
Produire autrement est possible, mais ça coûte plus cher. On réfléchit donc à comment socialiser ce surcoût pour qu’il soit acceptable pour tout le monde. On ne peut pas demander à tous de le payer autant alors qu’il existe dans le monde des inégalités extrêmement fortes. Certains se rendraient à peine compte de cette hausse des prix, alors que d’autres devraient abandonner leurs loisirs pour réussir à payer leur alimentation... Et alors qu'aujourd'hui, 40% de la population est insatisfaite de son alimentation et 7 millions de personnes sont dépendantes de l'aide alimentaire ! Une Sécurité sociale de l’alimentation pourrait ainsi permettre à tous un accès à des produits de meilleure qualité et qui prennent en compte l’impact sur l’environnement. Pour l’instant, nous n’avons pas eu de contre-projet à la hauteur de tous ces enjeux. Parler de ce projet nous permet de faire de l’éducation populaire sur la construction d’un système alimentaire durable.
Zoom sur la démocratie alimentaire dans notre dossier "Reprendre la main sur le système alimentaire"
