"La question n'est plus de savoir si les pesticides sont dangereux mais comment en utiliser moins"

Publié le mer 22/06/2016 - 11:04

Le 17 juin, Provence Durable animait la journée Excellence Bio, à laquelle une centaine de personnes ont participé, en partenariat avec Aval Bio PACA et la ville de Manosque. Pour l'occasion, François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, donnait une conférence sur les pesticides. Une Table ronde avec Denis Lairon, directeur de recherche à l'Inserm et auteur du livre Manger bio c'est mieux, poursuivait la réflexion.

 

A l'honneur en ce 17 juin : réfléchir à « la vraie bio, celle qui va plus loin que le "SMIC" du label ». C'est ainsi que Luc Ronfard, président d'Aval Bio PACA a introduit cette journée de débats à Manosque, face à une centaine de participants venus assister à la conférence de François Veillerette, porte-parole de l'association Générations Futures. Il milite depuis de nombreuses années pour la fin des pesticides. D'emblée, ce dernier rappelle que la France est tout de même "le deuxième consommateur mondial de pesticides, juste derrière l'Espagne !", avant de mettre l'accent, tout au long de son intervention, sur l'épineuse question des perturbateurs endocriniens, dont font partie les pesticides. Pour mémoire, les perturbateurs endocriniens sont des molécules qui miment, bloquent ou modifient l'action d'une hormone et perturbent le fonctionnement d'un organisme. "Ces substances sont encore plus dangereuses quand ce sont des jeunes enfants ou des fœtus qui y sont exposés", souligne François Veillerette en citant de nombreuses études. Des mesures ont donc été prises pour limiter l'exposition près des lieux sensibles, comme les écoles. Mais le porte-parole de Générations Futures explique, chiffre à l'appui : "Les femmes enceintes, particulièrement exposées, elles ne vivent pas à l'école, elles sont à la maison, dans la rue, elles vivent leur vie. Qu'est-ce qui les protègent alors des pesticides et autres perturbateurs endocriniens ?". Ceux-ci exposent tout de même à des problèmes de fertilité, d'obésité et de maladies neuro-dégénératives !

 

 

 

 

 

 

 

« Que mangent nos enfants ? »

Après une bonne demi-heure de démonstration sur la nocivité des pesticides, François Veillerette s'interroge. "A mon sens, désormais la question n'est plus de savoir s'ils sont dangeureux, mais comment en utiliser moins", insiste-t-il. "Car dans une journée, on ingère en moyenne 36 pesticides", poursuit François Veillerette, dans la deuxième partie de cette journée, lors du débat animé par Provence Durable et auquel participait également Denis Lairon, directeur de recherche à l'Inserm et auteur du livre Manger bio c'est mieux.

"L'Inserm a publié en 2013 un bilan des études internationales sur le lien entre l’exposition aux pesticides et les risques pour la santé, souligne Denis Lairon. Chez l'homme, il y a d'ores et déjà un consensus international sur la très haute association entre exposition aux pesticides et développement de certaines maladies (dont plusieurs cancers, l'obésité, le diabète de type 2, les allergies...). C'est aussi le cas chez les enfants. Les résidus de produits de traitement se retrouvent dans 45 % des produits habituellement consommés (rapport Efsa- 2010), dont 50 % environ sur les fruits et légumes. Pour être en bonne santé, poursuit le chercheur, il est important de privilégier des aliments ayant une bonne densité nutritionnelle, surtout chez l'enfant, pour générer suffisamment d'énergie sans prise de poids, tout en offrant les apports en nutriments essentiels. Or, de nombreuses études internationales montrent que les teneurs en magnésium, en vitamine C, en anti-antioxydants, en acides gras polyinsaturés (oméga 3), sont supérieures dans les aliments bio..." Autant de raisons de privilégier l'alimentation Bio !

 

 

 

Le Prix de l'Excellence Bio

 

Luc Ronfard, président du réseau régional des entreprises bio Aval Bio PACA, a également remis le trophée Excellence Bio. Pour la première année, ce prix décerne l'excellence à une entreprise engagée dans une démarche biologique de longue date. Pour cette première édition,c'est l'entreprise Bleu-vert, spécialisé en cosmétiques bio, qui a été récompensée « pour la qualité de sa démarche globale en faveur de la bio et de la responsabilité sociale et environnementale ». Saveurs des truques, basée à Forcalquier, étaient finalistes, en reconnaissance également de la qualité de leur travail.

 

Retrouvez ici le contenu de la conférence de François Veillerette ainsi que celui de la Table Ronde avec Denis Lairon

Vous pourrez retrouver dans les prochains jours les interviews des deux lauréats sur le site de Sans Transition !

 

 

Plus d'infos :

www.generations-futures.fr/

www.avalbiopaca.com/

www.boutiquebleuvert.fr/

www.saveursdestruques.com/

 

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