[THEMA] Romain Vives, engagé pour une révolution de l’industrie

Publié le lun 21/11/2022 - 10:00

Par Anna Sardin

Certains engagements sont presque innés, comme celui de Romain Vives. Jeune ingénieur de 24 ans, il compte bien allier passion des matériaux et protection de la nature en bousculant les pratiques du secteur industriel.

« Sur le moment, je ne me rendais pas spécialement compte que je m’engageais, mais ça me plaisait et ça me tenait à cœur. » C’est en ces termes que Romain Vives résume humblement son parcours professionnel. Fraîchement diplômé d’un master en éco-conception, il souhaite participer à la conversion du secteur industriel vers des pratiques plus vertueuses pour l’environnement.

Sportif pratiquant, il plonge très jeune dans le monde de la matière :« Avant d’être engagé dans le développement durable, j’étais déjà très intéressé par le monde des matériaux composites : je pratiquais des sports où il fallait raquette de tennis, cadre de vélo et voile de bateau ». Mais dès qu’il a l’âge de se documenter, il se rend compte « que ces matériaux ont une face cachée : ils sont faciles à utiliser mais pas à dissocier », donc difficiles à recycler.

Déclic en Afrique

Une première prise de conscience qui sera renforcée par une autre expérience : en 2013, le jeune homme part vivre plusieurs années en Afrique avec sa famille. « On trouvait des bouteilles en plastiques sur les plages sauvages », se désole-t-il encore aujourd’hui. « J’ai eu un déclic à ce moment-là : tant qu’à travailler avec les matériaux, autant le faire en respectant l’environnement. »

Fort de cette volonté, il recherche -sans succès- des débouchés dans le développement durable à ses études en sciences des matériaux. Il s’engage alors dans des programmes d’éco-conception, comme Des ailes pour la planète, un projet de planeur autonome :« Faire un stage aux côtés de Jean-Baptiste Loiselet [instigateur du projet, NDLR] m’a ouvert l’esprit sur la fabrication low-tech. Et je me suis demandé : « Pourquoi ne généraliserions-nous pas ces principes à l’échelle industrielle ? ».

Une question qui est devenue un engagement professionnel. Même si le jeune homme est bien conscient des limites de la démarche : « Rien n’est complètement sans impact : ni le biosourcé, ni le recyclage. » Pour autant, Romain s’accroche et entend bien démanteler les idées reçues et les tentatives de greenwashing pour que l’industrie fasse, elle aussi, sa transition.

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