Par Alternatiba
Consciente que c’est l’enjeu du siècle, la jeunesse s’implique dans le mouvement climat pour revendiquer un monde plus juste et soutenable. Dans ce sens, l’ambition d’Alternatiba et d’Action non-violente COP21 est grande : « changer le système, pas le climat » ! En partant d’un rapport de force aussi inégal, les activistes ne peuvent pas faire basculer notre modèle de société en un jour. Pour y parvenir, il faut savoir viser des objectifs atteignables, des victoires d’étape qui créent des brèches dans le mur qui nous fait face.
Alternatiba et ANV-COP21 avancent sur deux jambes : celle qui propose des alternatives concrètes face au dérèglement climatique et celle qui oppose une résistance aux projets climaticides par l’action non-violente et la désobéissance civile. Plus de cent groupes locaux actifs mènent leurs actions de façon autonome ou coordonnée par l'équipe d'animation globale.
Un stop à Amazon
Ainsi, on ne peut pas mettre à terre d’un coup tout le système Amazon, symbole de la surproduction, fossoyeur du climat et des emplois. Quand le géant choisit la France comme terre à conquérir, la résistance s’organise. Dans le territoire du Pont du Gard, un groupe d'habitants sonne l’alarme, renforcé par plusieurs groupes locaux d’ANV-COP21, les Amis de la Terre et Attac. Blocage de l’entrepôt à Montélimar, mobilisations massives, plantations là où vignes et chêne centenaire ont été arrachés par les promoteurs… Le plaidoyer auprès des élus locaux, la bataille juridique et le coup de projecteur médiatique permettent d’arracher la victoire : Amazon ne posera pas ses cartons dans le Gard, ni en Alsace, ni en Loire-Atlantique. Ce sont des coups d’arrêt significatifs et salutaires contre la stratégie d’expansion d’Amazon.
Victoire pour les PubBusters
La publicité est aussi un moteur de la surproduction et un frein aux changements nécessaires pour éviter la catastrophe climatique. L’agression publicitaire qui prend la forme de panneaux et d’écrans dans l’espace public ne peut être combattue individuellement. C’est là qu’entre en jeu la pression citoyenne ! Les marches du climat lyonnaises ont su en faire un enjeu électoral ; des actions de recouvrement de panneaux et des mises en scène impactantes comme les “PubBusters” diffusent efficacement le message. La mobilisation a payé : le règlement publicitaire de 2022 bannit les panneaux numériques de la métropole de Lyon.
Avions à terre
Autres victoires obtenues par une diversité de tactiques non-violentes : l’abandon de projets aéroportuaires. En mars 2020, la pandémie de Covid-19 cloue les avions au sol. Le gouvernement renfloue le secteur à hauteur de 15 milliards d’euros, sans contrepartie sociale ni environnementale. Excessivement polluante, inégalitaire et puissante en France, l’aviation est remise en question. À l’appel d’Alternatiba et d’ANV-COP21, 2 000 citoyen⋅nes « marchent sur les aéroports » le 3 octobre 2020 pour la réduction du trafic aérien. À Roissy, l’intrusion des activistes permet l’abandon du Terminal 4, véritable bombe climatique. Depuis, le réseau des luttes contre les extensions d’aéroports a obtenu l’annulation de projets en Andorre et en Gironde.
Les avancées dans le combat climatique semblent parfois dérisoires comparées à l’étendue du chemin restant. Certains effets de ces combats sont difficilement mesurables : c’est la bataille culturelle, la progression dans les consciences, en particulier chez les jeunes. Mais ne sous-estimons pas l’impact de ces victoires : sans elles, la résignation l’emporterait partout. Les résistances et la construction d’alternatives permettent d’inspirer de nouvelles initiatives, et contribuent directement à l’éclosion d’un nouveau modèle de société plus juste, plus humain, plus soutenable.
