Élevage : Un rapport de la Cour des comptes appelle à une réduction du cheptel bovin

Publié le mar 23/05/2023 - 10:00

Dans son dernier rapport "Les soutiens publics aux éleveurs de bovins", la Cour des comptes dresse un état des lieux de la situation actuelle de l'élevage bovin et présente ses recommandations. Parmi elles, la réduction nécessaire du nombre des vaches d'élevage.

"L’élevage bovin représente une composante significative de l’agriculture française. Dans la synthèse de son dernier rapport (qui porte sur la période 2015-2022), la Cour des comptes n'omet pas l'envergure économique et sociale que revêt l'actuelle situation de l'élevage bovin en France. Précisément, l'on comptait en 2020 " 91 123 exploitations spécialisées en élevage de bovins (lait, viande et mixte)" pour une occupation totale de "32,7 % de la surface agricole utile". En plus de cette ampleur importante, l'élevage bovin est aujourd'hui l'activité agricole la plus subventionnée à l'échelle nationale avec  plus de 40 milliards d'euros d'aides publiques par an, utilisés pour compenser un "modèle économique fragile" (en comparaison, le projet de lois de finance de 2022 fait état d'un investissement dans la transition écologique d'une hauteur de 15,9 milliards d'euros). 

L'objectif d'un équilibre durable, et d'engagements respectés

Si les cheptels bovins représentent une part non négligeable du monde agricole français, ils n'en sont pas moins soumis à une réglementation nécessaire pour le respect des objectifs environnementaux. "La politique agricole commune (PAC) et la politique française visent non seulement à soutenir la production et à assurer un niveau de vie équitable aux exploitants [...] mais aussi à garantir la gestion durable des ressources naturelles, la préservation du climat et un développement territorial équilibré.", écrit la Cour des comptes qui ajoute : qu'une "politique en faveur de l’élevage ne peut cependant pas se résumer aux objectifs de production alimentaire et de soutien au revenu des éleveurs". 

Une réduction du nombre de vaches d'élevage

En effet, l'élevage bovin est responsable en France de 11,8 % des émissions d’équivalents CO2, "principalement en raison du méthane produit lors de la digestion des animaux". Pourtant la France s'est engagée, dans le cadre du "Global Méthane Pledge" à réduire ses émissions de méthane. "Cette réduction peut être aisément conciliée avec les besoins en nutrition des Français, un tiers d’entre eux consommant davantage que le plafond de 500 g par semaine de viande rouge préconisé par le plan national nutrition santé", précise le rapport avant de présenter sa recommandation principale : une réduction nécessaire du cheptel bovin en France en cohérence avec "les objectifs climatiques du « Global Methane Pledge » signé par la France, en tenant compte des objectifs de santé publique, de souveraineté alimentaire et d’aménagement du territoire".

Des contradictions gouvernementales

La cour des comptes relève néanmoins une contradiction évidente appliquée par l'État qui, dans son Plan Stratégique National "n’aborde pas directement l’enjeu de la réduction du cheptel " et "retient même certains indicateurs non pertinents pour mesurer l’effort de l’agriculture dans la lutte contre le réchauffement climatique : ainsi, l’augmentation des surfaces de prairies ne conduit pas à réduire les émissions de GES, si elle s’accompagne d’un cheptel supplémentaire émettant toujours davantage de GES que sa prairie n’en stocke". Dans son plan d'action gouvernemental pour lutter contre nos émissions de gaz à effet de serre, présenté le 22 mai, Elizabeth Borne ne mobilise en effet que peu le grand secteur économique agricole. 

 

Pour en savoir plus : https://www.ccomptes.fr/system/files/2023-05/20230522-S2023-0466-Soutie…

 

 

 

 

 

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