Tribune - Mangez français : des engagements pas un slogan !

Publié le jeu 16/02/2017 - 16:47

Par la Confédération Paysanne de Bretagne - Une tribune lié à notre dossier "Made in France : effet de mode ou remède à la crise ?"

Voilà près de 2 mois que 25 000 tonnes de maïs d'importation traité à la phosphine et destiné à l'alimentation animale sont bloquées dans le port de Brest.Les risques pour les travailleurs affectés à la manipulation de ce maïs et l'éventuelle contamination de la chaîne alimentaire ont été dénoncés le 16 janvier dernier par un collectif de syndicats et d'associations avec lequel nous - paysans et paysannes de la Confédération Paysanne de Bretagne -  sommes en accord.

Le 31 janvier, Triskalia, une des coopératives utilisant ce maïs pour la fabrication d'aliment, a réagi en niant toute responsabilité des acheteurs dans le traitement pendant le transport et en soulignant qu'il n'y avait aucune nécessité à détruire le stock traité.

La phosphine est un gaz hautement toxique dont l'utilisation n'est plus autorisée en France.

Dans ces conditions, comment peut-on défendre le « Mangez français » que les filières longues utilisent comme argument de vente ? Quelles sont donc les garanties de qualité et de sécurité alimentaire pour les produits d'élevage estampillés « Viande d'origine Française » ?

Pour mettre du contenu dans ces attestations d'origine, il est nécessaire

      que les travailleurs impliqués tout au long de la chaîne - dans les secteurs de l'agriculture, l'agro-alimentaire et la vente - bénéficient de conditions de travail et de rémunération correctes,

      que la traçabilité des produits soit assurée dans la totalité des phases d'élaboration, depuis la production des végétaux en passant par le transport, le stockage, la transformation, etc...

     que l'alimentation animale soit fabriquée prioritairement à partir de productions - maïs notamment - cultivées au plus près de la zone d'élevage,

    que les produits de traitement qui ne sont pas agréés en France ne soient pas utilisés sur des produits qui entreront, à quelque stade que ce soit, dans l'élaboration de produits finis dont l'origine est garantie française.

Ainsi, nous réaffirmons la nécessité de :

-       protéger les salariés et autres utilisateurs des risques qu'ils encourent avec les produits chimiques de traitement.

-       rétablir un fort lien au sol des élevages bretons pour éviter ce risque de dérive.

 

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