Par la Confédération Paysanne de Bretagne - Une tribune lié à notre dossier "Made in France : effet de mode ou remède à la crise ?"
Voilà près de 2 mois que 25 000 tonnes de maïs d'importation traité à la phosphine et destiné à l'alimentation animale sont bloquées dans le port de Brest.Les risques pour les travailleurs affectés à la manipulation de ce maïs et l'éventuelle contamination de la chaîne alimentaire ont été dénoncés le 16 janvier dernier par un collectif de syndicats et d'associations avec lequel nous - paysans et paysannes de la Confédération Paysanne de Bretagne - sommes en accord.
Le 31 janvier, Triskalia, une des coopératives utilisant ce maïs pour la fabrication d'aliment, a réagi en niant toute responsabilité des acheteurs dans le traitement pendant le transport et en soulignant qu'il n'y avait aucune nécessité à détruire le stock traité.
La phosphine est un gaz hautement toxique dont l'utilisation n'est plus autorisée en France.
Dans ces conditions, comment peut-on défendre le « Mangez français » que les filières longues utilisent comme argument de vente ? Quelles sont donc les garanties de qualité et de sécurité alimentaire pour les produits d'élevage estampillés « Viande d'origine Française » ?
Pour mettre du contenu dans ces attestations d'origine, il est nécessaire
– que les travailleurs impliqués tout au long de la chaîne - dans les secteurs de l'agriculture, l'agro-alimentaire et la vente - bénéficient de conditions de travail et de rémunération correctes,
– que la traçabilité des produits soit assurée dans la totalité des phases d'élaboration, depuis la production des végétaux en passant par le transport, le stockage, la transformation, etc...
– que l'alimentation animale soit fabriquée prioritairement à partir de productions - maïs notamment - cultivées au plus près de la zone d'élevage,
– que les produits de traitement qui ne sont pas agréés en France ne soient pas utilisés sur des produits qui entreront, à quelque stade que ce soit, dans l'élaboration de produits finis dont l'origine est garantie française.
Ainsi, nous réaffirmons la nécessité de :
- protéger les salariés et autres utilisateurs des risques qu'ils encourent avec les produits chimiques de traitement.
- rétablir un fort lien au sol des élevages bretons pour éviter ce risque de dérive.