Économie sociale et solidaire (ESS) : Le pari de la gouvernance participative

Publié le lun 13/11/2017 - 11:19

Décentraliser les initiatives, promouvoir une gestion coopérative, repenser le rôle des salariés : dans les entreprises de l’Économie sociale et solidaire (ESS), la gouvernance participative reste un enjeu essentiel.

Par Virginie Jourdan

Ambiance engagée aux Ateliers du vent rennais. Les 11 et 12 novembre, près de 300 personnes ont participé aux ateliers et débats du Week-end de l'économie sociale et solidaire, organisé par la coopérative locale Scarabée Biocoop. L'occasion d'en savoir plus sur les pratiques de gouvernance des structures du secteur. « La gouvernance démocratique est l'un de nos piliers, il nous semblait intéressant de présenter des pratiques différentes », explique Valérie Lochu, responsable de l'événementiel de Scarabée Biocoop. Autre intérêt : lever le voile sur des fonctionnements parfois peu connus, comme celui du mouvement mutualiste ou coopératif.

L'autonomie pour rester proche des adhérents

« L'une de nos particularités est d'être une mutuelle à but non lucratif, rappelle ainsi Jean-Pierre Prioul, président de la mutuelle complémentaire Harmonie Mutuelle en Ille-et-Vilaine, mais les choix de gouvernance ont aussi leur importance. » Pour ce retraité du secteur médico-social, le fonctionnement pyramidal, de haut en bas, n'est pas efficace. « Notre organisation est assez proche d'une association, avec des conseils d'administration et des commissions élues, reconnaît-il, mais notre force est d'avoir une présence territoriale dotée d'une autonomie d'action. » Partenariat avec une association de lutte contre le cancer du sein dans le pays de Fougères pour lever les freins au dépistage ou fonds social géré en local, les exemples ne manquent pas. Et le principe est clair : donner « toute souveraineté aux délégués locaux élus par les adhérents » pour « prolonger notre expertise dans le domaine de la santé ».

Conjuguer des intérêts différents

Même ambition dans le réseau national Biocoop. Au sein de cette coopérative, se côtoient 500 magasins, une vingtaine de groupements de producteurs, des consommateurs, mais aussi des salariés. Et les intérêts divergent parfois. Définition du terme « local » pour guider les commandes en magasin ou réflexion sur un cahier des charges de commerce équitable Nord-Nord, « il arrive qu'il y ait des frictions entre les différents sociétaires », témoigne Vincent Rousselet, secrétaire général de Biocoop. Leur pare-feu ? Organiser des débats réguliers, en amont des assemblées générales, pour faire « émerger des propositions » et ne pas « imposer » les décisions. Un moyen de plus pour dessiner « une route commune ».

Garantissez l'indépendance rédactionnelle et financière de Sans transition !