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Par France Nature Environnement Bretagne
Madame, Monsieur,
Suite aux nombreux articles parus dans les médias donnant prioritairement la parole aux opposants du parc d’éoliennes offshore en Baie de Saint-Brieuc, nos associations de protection de la nature, engagées depuis toujours pour une transition énergétique tournant le dos aux ressources fossiles et fissiles, souhaiteraient être mieux informées sur la réalité des opérations en cours et avoir l’occasion de s’exprimer sur les enjeux environnementaux liés à ce projet.
Force est en effet de constater qu‘un certain nombre d’acteurs se sont exprimés dans les médias au nom d’associations environnementales ou au sujet des enjeux environnementaux, laissant penser que leur position généralement très critique était unanimement partagée. Or notre réseau d’associations toutes agréées environnement regroupées au sein d’une fédération nationale reconnue d’utilité publique ( Bretagne Vivante, Eau et Rivières de Bretagne, COBEN, Groupe Mammalogique Breton, Vivarmor Nature, UMIVEM…..), fort de 25 000 adhérents en Bretagne, soutient le développement des énergies renouvelables dans des conditions acceptables pour notre environnement. Le dernier rapport du Giec nous rappelle que la transition énergétique est un objectif prioritaire et urgent. Elle doit passer par une réduction de notre consommation énergétique mais aussi par la sortie des énergies fossiles et fissiles. L’éolien offshore fait partie des solutions pour développer les énergies renouvelables décarbonées et est une alternative au nucléaire.
Dans ce cadre, le réseau France Nature Environnement a publié un document à caractère pédagogique « Eoloscope Offshore » (1), dont une première édition co-rédigée par la fédération bretonne, a pu être diffusée à l'occasion du débat public « éoliennes flottantes au Sud de la Bretagne ». L’association Bretagne Vivante sollicitée par rapport aux impacts, notamment sur l’avifaune, a formulé un positionnement favorable aux Energies Marines Renouvelables (EMR) avec certains points de vigilance (2) . Plus spécifiquement lié au projet de Saint-Brieuc, le Groupe Mammalogique Breton, membre du Conseil Scientifique, est force de propositions quant aux préconisations nécessaires pour une prise en compte des chiroptères : recommandations malheureusement non entendues à ce jour, qui peuvent conduire à des prises de positions pouvant remettre en cause l'ensemble d'un projet (3).
Nous tenons par la présente réaffirmer notre soutient au développement de la filière des énergies marines renouvelables en mer. Cependant, le développement de cette nouvelle activité ne peut se faire à n’importe quel prix environnemental, et nous sommes très attentifs à la construction des parcs éoliens en mer, à leurs impacts, pour une véritable prise en compte des enjeux naturels : faune, flore, habitats et paysages.
Nous sommes demandeurs, à ce titre, d’informations sur les conditions d’incidence de la pollution liée aux fuites des opérations de forage sur une installation hydraulique, du navire de support éolien Aeolus, et sur les retours d’expertise du CEDRE, auxquels nous n’avons pas accès. Nous voulons avancer avec discernement et lucidité face au climat médiatique, plutôt turbulent et défavorable aux éoliennes en mer. Cela nécessite d’être correctement informés.
Enfin, nous nous interrogeons d’une part, sur une véritable planification maritime en France et son application locale et d’autre part, sur l’implication des collectivités et des citoyens dans la réalisation des futurs parcs sur le littoral breton.
Pour ces diverses raisons, nous sollicitons une rencontre le plus tôt possible avec tous les acteurs concernés par ce courrier et les membres du réseau France Nature Environnement Bretagne.
Note de bas de page :
(1) consultable à partir du lien : https://fne-bretagne.bzh/oml
(2) consultable à partir du lien : https://www.bretagne-vivante.org/Nos-actions/Militer/Nos-positionnements
(3) Note argumentée du GMB : préconisations pour le parc éolien en baie de St Brieuc – déposition EP 2016
