Une biofaçade fête ses deux ans de fonctionnement

Publié le sam 02/06/2018 - 12:00

En 2013, le consortium SymBIO2 piloté par XTU, est désigné lauréat d’un financement gouvernemental français pour un programme visant à développer un projet pilote de biofaçade de 200 m2. A la clé : des performances thermiques supérieures, la valorisation des eaux usées et du CO2 produit par le bâtiment, mais aussi la production d’une biomasse très intéressante pour de nombreux secteurs industriels.
 

Flash-back : l’année 2016 est celle de la concrétisation du projet, avec la finalisation de la construction de la première biofaçade pilote au CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) à Champs-sur-Marne (77). Cette biofaçade de près de 200 m2 constituée de 16 photobioréacteurs, couvrant quatre étages d’une tour au centre du site, est une première mondiale. Elle doit sa sortie de terre à l’engagement des membres du consortium SymBIO2, soutenu par ses financeurs - BPI France, les régions Île-de-France et Pays de la Loire, et la Mairie de Paris.

La mise en service de cette biofaçade au printemps 2016 a permis de confirmer la pleine capacité de cette innovation à produire des microalgues. Afin de permettre à l’algoculteur une utilisation facilitée de cet outil de production, un logiciel de pilotage permettant une prise en main à distance et une automatisation de certaines actions a été développé. Il permet le suivi et la régulation en temps réel des conditions de culture des microalgues, notamment le pH et la température.

Exploitation de la biofaçade

Depuis sa mise en service, la biofaçade a été exploitée pendant 12 mois. La culture de la microalgue robuste Chlorella vulgaris a permis l’acquisition de données de productivité et de performances thermiques de la biofaçade, ainsi que l’élaboration de protocoles à suivre à chaque étape de la production de microalgues (inoculation, culture en continu, récolte des microalgues, nettoyage de la biofaçade…). Toute une série de tâches reproductibles à grande échelle...

Cette phase d’exploitation a aussi contribué à l‘optimisation de la biofaçade, et en particulier du système de régulation de la température du milieu de culture. En parallèle, des tests à petite échelle ont été effectués sur la SymBIO2 BOX (un autre petit prototype de biofaçade situé sur la plateforme AlgoSolis à Saint-Nazaire) et au laboratoire, afin de déterminer les conditions optimales de culture de différentes espèces de microalgues. Ces tests ciblaient notamment le pH, la température et l’intensité du bullage d’air.

Aujourd’hui : la culture d’algues se poursuit. Chlorella cèdera bientôt la place à Haematococcus pluvialis, une microalgue étonnante, capable de changer de couleur, et de produire une molécule hautement valorisable : l’astaxanthine ! Cet antioxydant très puissant présente de grandes potentialités dans le domaine de la santé, de la cosmétique et de l’alimentation.

Débouchés d’avenir pour les biofaçades

Le bâtiment « Algo House » du projet M5A2, lauréat de l’appel à projet Réinventer.Paris, arborera plusieurs centaines de mètres carrés de biofaçade au-dessus du Boulevard des Maréchaux dans le 13ème arrondissement de la capitale. Ce bâtiment-laboratoire aura toute sa place dans un écosystème rassemblant de nombreux acteurs des sciences du vivant et de la ville. Il pourra permettre la production locale de biomasse fraîche, à destination de la nutraceutique, la recherche en santé, la cosmétique... Le consortium travaille sur d’autres applications prometteuses, avec ses partenaires en France et à l’étranger.

 

Le consortium SymBIO2 est constitué de :

XTU, agence d’architecture et d’urbanisme spécialisée dans la ville durable
CSTB, établissement public au service de la qualité, la sécurité et l’innovation dans le bâtiment
AlgoSource Technologies, société d’ingénierie spécialisée dans les procédés de culture et de bioraffinage des microalgues
Viry, entreprise de construction d’ouvrages complexes verre et acier
Oasis, bureau d’études expert en thermique et performance environnementale des bâtiments
Séché Environnement, un des leaders dans la valorisation et le traitement des déchets ménagers et industriels
GEPEA, laboratoire de recherche public expert dans le domaine des microalgues

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