par Quentin Zinzius
Militant au sein du collectif Dernière Rénovation, David a déjà voué une grande partie de sa (jeune) vie aux autres et à la planète. Mais désabusé par l’inaction climatique de l’État, il est passé à la vitesse supérieure : place à la désobéissance civile !
« Nous n’avons plus beaucoup de temps pour agir, alors il faut tenter le tout pour le tout. » David n’en démord pas. À 28 ans, cet éducateur spécialisé, originaire de Nantes, n’en peut plus de voir son avenir et celui de « ses » jeunes sacrifiés par l’inaction climatique de l’État. Participant depuis quelques années aux marches pour le climat, le jeune homme va même jusqu’à modifier son quotidien, supprimant peu à peu la viande et les trajets en avion afin de réduire son empreinte carbone. Il raconte : « Je ne savais pas exactement où m’investir, alors je me recroquevillais sur l’action individuelle », mise en avant par l’État1. Mais cela ne lui suffit plus. « Ces efforts ne sont pas à la hauteur des enjeux, et les résultats non plus. Le gouvernement nous balade », se désole-t-il.
« Survie collective »
Alors fini de se promener. Depuis quelques mois, aux côtés du collectif Dernière Rénovation, il participe à des actions de « résistance civile » : « En menant des actions ultra-perturbatrices et répétitives, on ne peut pas nous ignorer », avance le militant. Blocage d’une route en plein Paris, intrusion d’une militante au cours d’un match de Roland Garros, manifestation devant l’Assemblée nationale... Une diversité de mobilisations non-violentes mais spectaculaires et médiatiques, afin d’attirer l’attention. Objectif : « pousser le gouvernement à financer la rénovation thermique des bâtiments, afin de réduire les dépenses énergétiques des ménages et les émissions de CO2 », détaille le militant. Mais ces actions sont aussi suivies de près par les autorités : « j’ai fait un court séjour en garde-à-vue », témoigne David. Et si cela va plus loin ? « Je suis prêt à être emprisonné si cela peut contribuer à la victoire », assure-t-il. « Ces actions, ce sont des perturbations pour les individus, nous en avons conscience. Mais elles sont nécessaires pour assurer une survie collective. »
+ D’INFOS : derniererenovation.fr
1. À plusieurs reprises en 2022, les membres du gouvernement ont appelé les citoyens à des « actions individuelles » pour réduire, notamment, leurs consommations d’énergie.
