[FNE] Au club de la presse de Montpellier, une conférence interassociative "Pour la réussite écologique et sociale au plus tôt de la LNMP"

Publié le ven 28/05/2021 - 14:08

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Par France Nature Environnement

Depuis le grand débat public de 2009 sur le dossier de la Ligne Nouvelle Montpellier Perpignan, nos associations ont jugé nécessaire le 16 septembre 2019 de lancer en ligne sur le site non spécialisé de FNE Languedoc-Roussillon une pétition intitulée « Pour une ligne nouvelle Montpellier-Perpignan adaptée aux trains de marchandises, sans gares inutiles, et pour l’environnement, nous voulons une révision du projet ! ».

Les préfets de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales avaient pris chacun le 30 janvier 2019 un arrêté reconnaissant comme projet d'intérêt général la Ligne Nouvelle Montpellier Perpignan telle que conçue par SNCF Réseau et validée par le Comité de Pilotage. Ils avaient tacitement rejeté les recours gracieux contre ces arrêtés déposés par l'Union Régionale des Associations Études et Consommations CFDT d'Occitanie Pyrénées-Méditerranée (ASSECO-CFDT OC Pyréméd).

Nos associations ont participé activement (par visio-conférences remplaçant les réunions en présentiel) à la concertation publique qui s'est tenue de début novembre 2020 à mi-janvier 2021, sous contrôle de la Commission Nationale du Débat Public dont les rapporteurs n'ont pas encore publié leur compte-rendu.

L'enquête publique sur la « phase 1 » (Montpellier-Béziers), en vue de la déclaration d'utilité publique, doit avoir lieu d'ici la fin du second semestre 2021 et les citoyens ont actuellement l'opportunité de faire entendre leurs voix à l'occasion des élections départementales et régionales sur ce projet majeur d'infrastructure : modifié, il peut réduire considérablement les lourds facteurs de réchauffement climatique et de pollution que représentent en particulier les longs trajets de poids-lourds entre la péninsule ibérique et le reste de l'Europe, et pas seulement sur la traversée de notre région. La LNMP est en effet un segment clé du corridor ferroviaire européen marchandises n° 6, dit « Méditerranée » qui va d'Algésiras à Prague.

Soutenue par un millier de signataires, notre pétition juge inacceptable, comme la quasi-unanimité du Conseil Économique Social et Environnemental régional, que le fret soit exclu de la LNMP entre Béziers et Rivesaltes sous prétexte que serait trop coûteux un franchissement des Corbières par tunnel pour éviter toute rampe à plus de 1,5 %. Pourtant, le projet actuel n'offre à ce trafic ferroviaire, qui doit croître par report autoroute vers rail, que le passage sur la ligne classique (de plus en plus chargée par TER et Intercités, fragile et déjà menacée de submersions marines sur la ligne des étangs entre Narbonne et Leucate aux longs coûts de maintenance aggravés par le poids des trains de fret).

Nous considérons donc que la solution tunnel est indispensable. Elle permettra en outre de préserver la diversité biologique (faune et flore) et les paysages sur une traversée des Corbières qui souffre déjà de la saignée de l'A9 qui y disperse des rejets massifs de gaz à effet de serre, d'oxydes d'azote et de particules fines.

Outre cet inestimable avantage pour la protection de la nature, le surcoût des infrastructures pour 13 km de tunnel limitant expropriations, tranchées et viaducs, doit être corrigé par le supplément de report du transport de fret de la route au rail en permettant d'atteindre sur le tronçon Perpignan-Béziers un trafic journalier moyen équivalant à 6.000 poids lourds. Or une prévision optimiste de SNCF Réseau à 92 trains de fret par jour sur la ligne des étangs ne permettrait qu'un report de 3.860 poids-lourds, soit environ un tiers de moins, au préjudice des rejets sur tout le trajet effectué par ces poids lourds.

Notre pétition conteste 2 gares TGV supplémentaires à Narbonne et Béziers alors que les gares centres évoluant en plates-formes d'échanges multimodales pourraient être desservies par des raccordements (le phasage a déjà dû intégrer celui de Béziers-Est). Nos arguments sont évidemment confortés par les rallongements de temps réels de trajets que représentent les gares TGV périphériques Montpellier Sud-de-France et Nîmes Pont-du-Gard alors que le contournement Nîmes Montpellier avait été conçu essentiellement pour le fret ; nos fermes avertissements sur les risques de gare TGV sans connexion ferroviaire permettant des correspondances avec les trains de proximité n'avaient pas été entendus. Pour l'heure, les 20 ans de retard pris à ce jour par la LNMP compromettent notamment le report aérien/rail entre métropoles européennes qui aurait pu accroître la fréquentation de gares TGV bien articulées avec le maillage ferroviaire de proximité.

Alors que le Premier ministre s'est prononcé pour une accélération de la réalisation de la LNMP, nous entendons démontrer que cette accélération nécessite la mixité intégrale et donc le franchissement des Corbières par tunnel, qui permettrait le report de l'équivalent fret de 6.000 poids lourds par jour de l'autoroute au rail, et donc une réduction massive des externalités négatives en termes de consommation d'énergie fossile et de rejets contribuant en particulier au réchauffement climatique. Rappelons que ce dernier fait par exemple monter le niveau de la Méditerranée, et que la pollution de l'air par la combustion de fossiles a causé plus de 97.000 décès prématurés dans l'Hexagone en 2018, bien plus que le tabac.

Pour pouvoir prendre connaissance de manière plus complète de nos analyses, propositions et perspectives d'action par exposé et réponses à vos questions, nous vous invitons à participer à la conférence de presse que nous organisons le vendredi 4 juin, à 10 heures, au Club de la Presse Occitanie à Montpellier, place du Nombre d'Or, en format mixte, présentiel (7 places disponibles, avec petit déjeuner de presse) et visioconférence.

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