[DOSSIER] - C’EST L’ALU !

Publié le jeu 08/02/2018 - 15:29

Nous n’avons jamais été autant entourés d’aluminium. Sa présence dans de nombreux vaccins relance le débat sur sa prétendue nocivité pour la santé. Mais qu’en est-il de sa toxicité réelle ? Et comment l’éviter ? Sans Transition ! fait le point sur l’alu.

Par François Delotte

GARE À L’ALU !

Nous nous en appliquons sur les aisselles. Nous en utilisons pour cuisiner et nous en avalons même régulièrement. L’aluminium est un allié pratique de notre quotidien. Mais plusieurs travaux scientifiques tendent à montrer qu’il n’est pas inoffensif. Et qu’il pourrait notamment être impliqué dans le développement de cancers du sein.

L’aluminium est ubiquitaire. Une jolie formule pour dire que l’on trouve des traces de ce métal quasiment partout. « Il s’agit du troisième composant de l’écorce terrestre, après l’oxygène et le silicium », indique Olivier Guillard, biologiste à l’Université de Poitiers qui a beaucoup travaillé sur cet élément. Apprécié pour sa légèreté, sa résistance, ses pouvoirs isolants, on le retrouve dans les contenants alimentaires, dans certains cosmétiques, dans les automobiles, les objets électroniques (tablettes, ordinateurs…), ou encore dans certains composants d’avions. « Contrairement à des métaux comme le zinc ou le fer qui sont nécessaires à la vie, il n’apporte aucun bénéfice à l’organisme humain », poursuit Olivier Guillard.

Pourtant, nous sommes particulièrement exposés à l’aluminium au travers de notre l’alimentation. « Légumes, fruits ou céréales contiennent souvent naturellement de l’aluminium car celui-ci est présent dans les sols. Mais les sels d’aluminium sont aussi utilisés comme additif alimentaire, en tant qu’agent texturant, agent neutralisant ou encore émulsifiant », indique CécileVignal, maître de conférence à l’Université de Lille II et qui travaille sur les pathologies de l’intestin et les expositions alimentaires à l’aluminium. « La plupart des produits manufacturés en contiennent : gâteaux, biscuits, bonbons, pains industriels… », énumère-t-elle.

NÉFASTE POUR LES INTESTINS

« Nous ingérons en moyenne 40 microgrammes d’aluminium par adulte et par jour (environ 60 microgrammes par jour pour les enfants). Cela reste des petites doses. Mais, même à petites doses, des populations vont être susceptibles de présenter des réactions », explique la chercheure. « On ne peut pas dire que l’aluminium crée directement des pathologies. Mais nous avons de très fortes présomptions », souligne-t-elle. Cécile Vignal et son équipe ont montré que l’aluminium exacerbait une inflammation intestinale chez la souris. « Si un animal présente des lésions au niveau de l’intestin, celles-ci seront plus importantes s’il ingère de l’aluminium. » Selon les scientifiques de Lille II, l’aluminium pourrait ainsi amplifier les symptômes de pathologies intestinales très invalidantes, comme la maladie de Crohn ou encore la rectocolite hémorragique. « Notre hypothèse : la dose ne ferait pas forcément le poison. Les effets négatifs résideraient plutôt dans une conjonction d’événements. Par exemple une addition de la présence d’aluminium, d’un gêne qui prédisposerait la personne à la pathologie exprimée et la présence d’autres contaminants (résidus de pesticides par exemple). » Maintenant que les chercheurs ont démontré les effets de l’aluminium sur les souris (à faibles doses), il s’agit pour eux d’étudier si les modèles sont transposables à l’homme, en travaillant sur des tissus de patients du CHU de Lille.

« L’aluminium est très peu absorbé par l’estomac, à hauteur de 0,1 % environ, précise le Dr Olivier Guillard de l’Université de Poitiers. La plupart du temps, il est éliminé par les reins. Il peut poser problème plutôt chez des personnes qui souffrent de gastrite (lésion inflammatoire de la muqueuse gastrique, ndlr), d’ulcère ou d’insuffisance rénale. Chez ces sujets, l’absorption du métal pourra être plus significative. Par ailleurs, plus on vieillit, moins les reins sont opérationnels. Donc plus ils ont de mal à éliminer l’aluminium », prévient le biologiste.

Problème ? « Il est reconnu que l’aluminium est un neurotoxique. Dans les années 1980, ce métal a été impliqué dans des cas de démence, notamment observés chez des patients dialysés, car le liquide de dialyse contenait une teneur élevée en aluminium. De plus, ces patients prenaient des sels d’aluminium pour faire baisser la phosphorémie (taux de phosphore dans le sang, NDLR). Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, affirme Olivier Guillard. Ces personnes souffraient aussi souvent d’un problème osseux appelé ostéomalacie : le calcium de leurs os était en partie remplacé par de l’aluminium. » Le chercheur ajoute qu’il ne faut pas céder à la panique mais qu’il faut être prudent : « L’aluminium est un ami et un ennemi. On s’en sert tous les jours. Il rend bien des services. Mais il est toxique. » Il conseille par exemple de ne pas faire cuire des aliments acides (tomate, citron) dans des feuilles d’aluminium car l’acidité favorise la libération du métal.

Le Dr Olivier Guillard a travaillé avec le professeur Alain Pineau, toxicologue à l’Université de Nantes, sur les sels d’aluminium présents dans les anti- transpirants. Mais pourquoi trouve-t-on du métal dans nos déodorants ? « Dans ces produits (en stick, à bille ou sous forme de bombe aérosol), se trouve du chlorhydrate d’aluminium. Ce dernier entre dans la glande sudoripare, forme un bouchon, et bloque la transpiration. » Le procédé est très efficace. Mais en 2004, les deux scientifiques analysent le cas d’une femme qui souffre d’une fatigue régulière. « Cette personne utilisait plusieurs fois par jour un anti-transpirant et se rasait sous les bras. Nous avons effectué des dosages de l’aluminium dans son plasma. Nous avons trouvé 100 microgrammes d’aluminium par litre de plasma. Ce qui s’avère très élevé, sachant que la moyenne se situe autour de 4 microgrammes par litre. » Les chercheurs demandent à la personne de ne plus utiliser son anti-transpirant contenant de l’aluminium. Son taux d’aluminium dans le plasma baisse progressivement et sa fatigue également. Olivier Guillard et Alain Pineau décident de pousser leurs recherches plus avant.

Avec l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps – désormais Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, ANSM), ils réalisent en 2006 des dosages tissulaires in vitro sur peau humaine irritée et rasée. Résultat : ils montrent un passage transcutané de l’aluminium. « Suite à ces résultats, l’Afssaps a décidé d’inciter les industriels à réduire la concentration en aluminium de 2,5 à 0,6 % », témoigne Olivier Guillard.

UN MUTAGÈNE PROBABLE

Les résultats obtenus par Olivier Guillard et Alain Pineau rejoignent ceux du professeur André-Pascal Sappino, ancien chef du département de cancérologie des Hôpitaux universitaires de Genève. Ce dernier poursuit désormais ses recherches au sein d’un établissement privé, la clinique des Grangettes, toujours à Genève.

« Depuis une cinquantaine d’années, nous observons une augmentation régulière du nombre de cancers du sein dans les sociétés occidentales. Cela est dû notamment au vieillissement de la population et à l’amélioration des diagnostics. Mais il y a d’autres critères que l’on met encore peu en avant : les facteurs environnementaux », affirme André-Pascal Sappino. Ce dernier note « qu’il y a cinquante ans, les cancers survenaient dans toute la glande mammaire. Désormais, ils surviennent à 80 % sur le côté externe de la glande, près de l’aisselle. » Le médecin apprend par ailleurs que « des travaux scientifiques montrent que de l’aluminium se retrouvait dans des tissus mammaires. Or celui-ci n’a rien à faire là ». Suite aux études françaises qui expliquent que la peau de l’aisselle peut laisser passer l’aluminium, l’équipe du docteur Sappino commence à avoir un « faisceau de présomptions ». En 2009, ils appliquent sur des cellules humaines mammaires des concentrations d’aluminium similaires à celles que l’on peut retrouver dans la glande mammaire de sujets utilisant des déodorants avec sels d’aluminium et se rasant l’aisselle. « Nous avons été étonnés car ces cellules ont présenté des modifications de comportement, qui ressemblent beaucoup au premier stade de la transformation maligne (donc cancéreuse, NDLR) », témoigne André-Pascal Sappino. Les médecins affinent et répètent leurs tests. Avec les mêmes résultats inquiétants. En 2012, ils développent un test sur les glandes mammaires de souris : « cela provoquait des tumeurs très violentes, avec des métastases partout », détaille le docteur Sappino. « Puis, nous avons effectué une autre série de tests en 2016. Nous avons apporté la preuve que l’aluminium était mutagène pour les cellules de souris. Or l’effet mutagène est la marque de fabrique des cancérigènes. »

Suite à ces résultats, le docteur Sappino alerte : « le principe de précaution voudrait d’abord que l’on n’utilise pas l’aluminium dans les cosmétiques. Mais nous sommes face à un sujet qui est proche de celui de l’amiante. L’aluminium est le seul produit efficace pour bloquer les glandes sudoripares. Et il est peu cher. Comme pour l’amiante, les industriels attendent patiemment qu’on leur impose des restrictions. » Pour l’heure, le scientifique et son équipe poursuivent leurs recherches. « Nous sommes désormais convaincus que cette substance est toxique pour les organismes de façon générale », indique-t-il. Mais, dans l’attente de la publication de ses nouveaux résultats, prévue pour 2018, il refuse d’en dire plus. « Cela va faire du bruit »glisse-t-il simplement.

+ D’INFOS
www.anses.fr
www.univ-lille2.fr

www.grangettes.ch/fr/


VACCIN + ALUMINIUM = CONTROVERSE

Des travaux du pathologiste Romain Ghérardi sur les sels d’aluminium présents dans les vaccins relancent le débat sur leur éventuelle toxicité. Le chef de service à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil essuie de vives critiques de la part de ses confrères qui mettent en avant le rapport bénéfice/risque de la vaccination. Mais ne baisse pas les armes, alors que onze vaccins sont obligatoires pour les bébés depuis le 1er janvier 2018.


© Pixabay

L’affaire a relancé la polémique sur la vaccination. En septembre dernier, fuitent dans Le Parisien des extraits du compte rendu d’un débat entre membres du conseil scientifique de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Le sujet : une étude sur les impacts éventuels sur la santé des sels d’aluminium présents dans les vaccins, dirigée par le professeur Romain Ghérardi, chef du service neuromusculaire de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil. Dans le document, depuis mis en ligne sur le site de l’ANSM, les experts s’accordent pour reconnaître l’intérêt des travaux. Mais demandent à ce que des recherches approfondies soient menées sur certains aspects. Un point de vue également exprimé dans un avis officiel du conseil scientifique de cette même Agence daté du 8 mars dernier. Néanmoins, alors que le professeur Ghérardi demandait justement des moyens (environ 500 000 euros) pour poursuivre ses travaux, Dominique Martin, directeur de l’ANSM, « a le sentiment qu’il est sans doute temps pour l’Agence "de passer la main" et de déporter le poids des recherches entreprises vers des organismes de recherche institutionnels plus puissants, qui auront les moyens de supporter un champ de recherche élargi. En d’autres termes, Dominique Martin appelle la puissance publique à prendre ses responsabilités en la matière », peut-on lire dans le compte rendu des débats.

« BURN-OUT IMMUNITAIRE »

Mais que constatent les travaux de Romain Ghérardi ? Ils se concentrent depuis la fin des années 1990 sur les adjuvants aluminiques, soit des sels d’aluminium présents dans 60 % des vaccins. « Ce sont des agrégats de la taille d’une bactérie sur lesquels ont été collés les antigènes. Les globules blancs se précipitent dessus et les mangent. C’est ce que l’on appelle la phagocytose », explique le pathologiste. « 90 % de la dose est capturée par les cellules immunitaires. Une grande partie est éliminée par voie urinaire et est contrée par les défenses de l’organisme. Ces dernières sont donc renforcées », poursuit le chercheur. Mais, selon son équipe, les cellules de certains individus auraient beaucoup de mal à se débarrasser de cet aluminium. « Ce sont ces sujets qui risquent de faire une complication vaccinale », indique le chercheur. Des personnes qui souffrent de fatigue chronique particulièrement invalidante. « C’est une sorte de burn-out immunitaire, les défenses de l’organisme sont trop sollicitées », illustre le professeur Ghérardi. Selon lui, une prédisposition génétique détenue par certaines personnes expliquerait cette élimination difficile de l’aluminium. Elle provoque une lésion musculaire appelée « myofasciite à macrophages ». Les symptômes, outre la fatigue, sont des douleurs musculaires et articulaires et des difficultés neurocognitives (troubles de la mémoire et de l’attention). Les équipes de Romain Ghérardi ont par ailleurs conclu que « la dose d’aluminium ne fait pas le poison en matière de vaccins. Chez la souris, nous avons observé que ce sont les plus petites doses qui auront tendance à avoir un effet néfaste. Elles forment des petits agglomérats plus faciles à capturer par les cellules immunitaires », précise le scientifique.

Mais, pour l’heure, les chercheurs de Créteil n’ont pas les moyens d’évaluer le nombre de personnes qui pourraient être concernées par cette pathologie. Romain Ghérardi demande des moyens pour faire des recherches supplémentaires. « Il faudrait faire une étude épidémiologique de grande envergure. Mais cela nécessite une volonté politique », dit-il. « De nombreux nouveaux vaccins vont arriver sur le marché avec des produits dont on n’a pas encore correctement établi le niveau de sécurité. Je tire la sonnette d’alarme », lance le chercheur qui, par ailleurs, se dit « pro-vaccination ». Il soutient qu’il est du reste possible de produire des vaccins sans aluminium et de faire des recherches, pour créer des « adjuvants alternatifs ». « Le phosphate de calcium, par exemple, était utilisé dans certains vaccins avec un profil de sécurité satisfaisant, avant qu’il ne soit remplacé par l’aluminium », assure le directeur de recherches. Ce dernier s’appuie notamment sur le fait que le phosphate de calcium était employé par l’Institut Pasteur, avant d’être abandonné après la fusion de la structure avec le groupe pharmaceutique Mérieux.

GHÉRARDI, « SEUL CONTRE TOUS »

Cependant, les études du professeur Ghérardi sont loin de faire consensus au sein de la communauté scientifique. D’autant que le contexte est à la méfiance d’une partie de la population à l’égard des vaccins, alors que le ministère de la Santé en rend onze obligatoires pour les jeunes enfants. L’Académie de Pharmacie, visiblement agacée par les activités de Romain Ghérardi, est particulièrement virulente à son égard. « La présence d’aluminium dans des lésions musculaires associées à une symptomatologie complexe associant des troubles neurologiques, de la fatigue et des altérations cognitives, a conduit à la mise en accusation des adjuvants aluminiques. Toutefois, de manière extrêmement majoritaire, la communauté scientifique internationale a réfuté cette hypothèse », assure-t-elle dans la conclusion d’un rapport sur les adjuvants aluminiques datant de mars 2016*. L’Académie de Pharmacie note par ailleurs que « depuis 20 ans, 445 cas de myofasciite à macrophages ont été notifiés aux centres de pharmacovigilance en France, alors que, pour la même période, environ 160 millions de doses de vaccins contenant un adjuvant aluminique ont été administrées. Soit un cas pour 360 000 vaccinations. » Les auteurs du document poursuivent en affirmant que « le rapport bénéfice/risque est bien en faveur de l’utilisation des adjuvants aluminiques. Et insiste sur l’apport majeur de la vaccination dans le domaine de la santé publique. »

Un avis partagé par Frédéric Tangy, chef de l’unité de Génomique Virale et Vaccination de l’Institut Pasteur. « Je pense qu’une confusion est faite entre des infiltrations toxicologiques classiques de l’aluminium chez la souris et des causalités d’une maladie. Mais il n’y a pas de corrélation avérée. D’autant que cette conservation de l’aluminium n’a pas été montrée chez l’homme », soutient-il. « Romain Ghérardi est un bon scientifique mais il s’obstine sur ce sujet. C’est un homme seul contre tous, assure le chercheur. La myofasciite à macrophages existe. Mais si elle concerne une personne sur 100 000, cela n’existe pas en matière de santé publique. Alors que les vaccins sauvent des millions de vies et que tout le monde a été vacciné, s’agace Frédéric Tangy. Romain Ghérardi commet une faute grave. On ne peut pas aujourd’hui laisser les gens dans le doute et glisser vers des théories du complot. C’est une question de bien commun. Le vaccin ne représente que 2,5 % du chiffre d’affaires de l’industrie pharmaceutique. Les enjeux économiques ne sont pas là », étaye le spécialiste. De son côté, le professeur Ghérardi n’en démord pas. « Les gens qui travaillent sur l’aluminium disent qu’il y a un problème (c’est le cas du biologiste Olivier Guillard, de l’université de Poitiers, que nous avons interrogé, lire à partir de la page 56). Ceux qui travaillent sur les vaccins disent qu’il n’y en a pas. Mais ils ne travaillent pas sur les adjuvants », défend le chercheur. « La seule chose qui pourrait faire bouger les lignes serait une expression citoyenne », en vient-il à affirmer. Le risque d’alimenter des thèses conspirationnistes ? « Il existe, j’en suis conscient, dit-il. Mais, aujourd’hui, je ne vois pas d’autres solutions pour faire progresser l’amélioration des pratiques vaccinales. »

* Les adjuvants aluminiques : le point en 2016, Rapport adopté par le Conseil de l’Académie nationale de Pharmacie le 14 mars 2016. Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec ce rapport.


INTERVIEW

Docteur Pierre Souvet : « Mieux vaut éviter l’aluminium »

Le cardiologue Pierre Souvet préside l’association Santé Environnement France (ASEF). Cette structure est uniquement composée de professionnels de santé. Elle informe le grand public sur les risques liés aux polluants. En avril dernier, elle a publié un dossier qui fait le point sur l’aluminium.

Propos recueillis par FD


© DR

Dans quels produits de consommation courante trouve-t- on de l’aluminium ?
Dans certains aliments. Le thé, le cacao et les épinards – pour ne citer qu’eux – sont naturellement riches en aluminium. Également dans certains contenants : les canettes de boisson ou les capsules de café. Et, bien entendu, dans le fameux papier alu. Dans certaines villes, on trouve aussi de l’aluminium dans l’eau potable, où il est utilisé comme éclaircissant. On retrouve l’aluminium sous forme d’additifs dans de nombreux produits alimentaires préparés. Mais aussi dans certains laits infantiles. Et dans certains médicaments contenant des anti- acides destinés à calmer l’estomac. Enfin, une majorité de vaccins contiennent de l’aluminium. Nous sommes pour la vaccination. Mais nous voudrions que les patients aient le choix entre un vaccin avec et un vaccin sans adjuvant aluminique. Nous pensons que les risques liés à la myofasciite à macrophages sont sous-estimés (voir article p 63). Notamment parce que les médecins ne connaissent globalement pas cette pathologie.

Dans quelle mesure l’aluminium est-il nocif ?
C’est un neurotoxique qui peut générer des troubles neurologiques et osseux. Il peut être un facteur de risque concernant le cancer du sein (voir article p 62). C’est de toute façon un métal inutile pour l’organisme. Ce n’est sans doute pas un « monstre » comme le mercure, le plomb ou le cadmium. Mais il est inutile d’en faire pénétrer dans l’organisme.

Comment l’éviter ?
Dans sa cuisine : il ne faut pas utiliser de poêle en aluminium et notamment y faire cuire des aliments acides (tomates, abricots, citrons...). Même conseil concernant le papier aluminium : éviter de faire cuire des aliments acides en papillote dans de l’alu. L’acidité favorise l’absorption de l’aluminium dans l’organisme. Il est possible de le remplacer par du papier sulfurisé. Pour des raisons similaires, il faut consommer rapidement le contenu des canettes de boisson en aluminium et les transférer dans un contenant en verre. Concernant l’eau du robinet, il est utile de consulter le site du gouvernement sur l’eau potable (www.solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/article/quali…). En entrant son code postal dans la barre de recherche, on voit si la municipalité utilise de l’aluminium. Nous conseillons aussi d’être prudent avec l’automédication et de demander un avis au médecin ou au pharmacien avant d’utiliser des pansements gastriques. Concernant les cosmétiques, les personnes qui se rasent les aisselles doivent éviter les déodorants contenants de l’aluminium (lire article p 57). Mais aussi la pierre d’alun, qui est en fait composée d’aluminium. Pour les produits alimentaires préparés, le consommateur lambda aura bien du mal à savoir s’ils contiennent des additifs à base d’aluminium (il s’agit souvent de composés commençant par un « E » suivi d’un chiffre : E173, E554-555-556-559, et E520 à E523). En général, on peut consommer les produits labellisés bio qui ne contiennent pas d’additifs.

Quelle est la responsabilité du pouvoir politique sur ce sujet ?
L’aluminium n’est pas le métal le plus toxique. Mais plus le consommateur sera informé, mieux ce sera. Il faut aussi attendre l’avancée des études en cours sur le sujet. Quand nous aurons davantage d’éléments, le gouvernement pourra plus facilement contraindre les industriels. Pour l’heure, mieux vaut éviter les aliments qui en contiennent. Et continuez à manger sans crainte du cacao et à boire du thé !

+ D’INFOS
www.asef-asso.fr/production/laluminium-ce-metal-qui-nous-empoisonne-la-synthese-de-lasef/
www.solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/article/qualite-de-l-eau-potable

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