ORANGE RÉSISTE

Publié le mer 26/04/2017 - 15:42

Par Marie-Alix Detrie

À Orange, ville du Vaucluse de 30 000 habitants gouvernée par l’extrême droite depuis 1995, le nombre d’associations subventionnées par la mairie est passé, en 20 ans, de 181 à 51. Mais bien qu'affaiblie par le poids d'un pouvoir municipal qui la presse, la société civile orangeoise résiste toujours.


Devant le Centre social Pierre Estève, Karima tire fort sur sa clope. Sa collègue vient lui montrer ce qu’elle a bricolé pour un atelier de prévention. « Ah ouais super ce dessin, j’adore ! » Encore quelques taffes, elle écrase sa cigarette et rentre. Ici, dans le quartier de l'Aygues, à deux kilomètres d’un centre-ville joliment pavé, il n’y a rien, si ce n’est les quelques couleurs des graffitis qui décorent la façade du centre social, le dernier encore ouvert à Orange. Mais, à l'intérieur du bâtiment, l'effervescence est à son comble. Cinq mères du quartier, bénévoles. Elles s’impliquent parfois dans l’aide aux devoirs. Ce samedi, elles préparent un repas qui rassemblera plusieurs associations orangeoises. Ce sont elles, avec l’équipe du centre, qui font bouger ce quartier vertical.

LE SOCIAL TIENT BON

Sur les trois centres sociaux de l’époque, c’est le seul, avec son antenne à Fourches Vieilles, autre quartier populaire de la ville, à avoir eu les reins assez solides pour tenir. Cheveux gris frisés, lunettes rondes sur le nez, à 71 ans, le visage rond et sympathique de Line Seguret, présidente du centre, cache une détermination d’acier. Pourtant, si elle se bat sans relâche depuis 22 ans, elle regrette toujours le manque de moyens. Ces temps-ci, elle est très inquiète pour l’avenir de leur antenne car la CAF leur impose de la transformer en structure indépendante. Avec son équipe, elle prépare le nouveau projet social pour décembre 2018. En jeu, un local, une zone d’action, et un tiers de leur budget. « Même si nous montons et votons le projet, la décision finale sera celle des financeurs, CAF, région, département, État… » Elle marque une pause, fronce les sourcils et reprend « … et Jacques Bompard », le maire de la ville.

 

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