La Fondation pour le Logement publie son 30ᵉ rapport annuel sur l’état du mal-logement en France, et le constat est sans appel : la crise du logement s’aggrave et frappe de plein fouet les plus précaires. En 2025, la Fondation estime à 350 000 le nombre de personnes sans domicile, en hébergement ou à la rue, un chiffre en hausse continue depuis plus de dix ans. L’année 2024 a également été marquée par un record dramatique : 735 personnes sont mortes à la rue, illustrant l’inaction persistante des pouvoirs publics face à l’urgence. Le rapport met en lumière l’imbrication croissante entre crise du logement, pauvreté et dérèglement climatique. Précarité énergétique, logements indignes, exposition accrue au froid comme aux fortes chaleurs : 30 % des ménages déclarent avoir eu froid dans leur logement en 2024, contre 14 % seulement en 2020. Ces situations aggravent les inégalités sociales, dans un contexte où 11,2 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Parallèlement, l’accès au logement social se dégrade : la demande atteint un niveau record tandis que la construction et les attributions de logements sociaux reculent. Les expulsions locatives, facilitées par des choix politiques récents, atteignent elles aussi des niveaux historiques. Pour la Fondation, le mal-logement n’est pas une fatalité mais le résultat de décisions politiques qui relèguent le logement au rang de variable budgétaire.
