Ce jeudi 28 avril a lieu la 3e Journée méditerranéenne de l’Air - les ports. Objectif de l'évènement, discuter des actions en cours et des plans d’action pour diminuer la pollution maritime en Méditerranée. À Toulon se réunissent des autorités portuaires, des compagnies maritimes méditerranéennes, des experts de la pollution atmosphérique, des associations et des acteurs territoriaux. Trois questions à Pierre-Charles Maria, président d'AtmoSud, qui a organisé ces échanges.
Aujourd’hui vous présentez le programme de recherche Aer Nostrum. Pouvez-vous nous expliquer l'objectif ?
Nous avons associé des ports de la Méditerranée (Ajaccio, Bastia, Cagliari, Gênes, Livourne, Nice et Toulon) pour développer avec eux du matériel d’analyse et des méthodes pour observer le déplacement de la pollution maritime. Egalement pour mettre en œuvre une campagne de surveillance. En modélisant la qualité de l’air des ports, on pourra ensuite construire des scénarios de réduction des émissions maritimes. Nous analysons en parallèle les bénéfices des transports maritimes pour réduire le transport routier. Bien entendu, il faut pour cela que les bateaux soient propres.
La mer Méditerranée est la mer la plus polluée au monde par les micro-plastiques. Qu'en est-il de la pollution causée par le trafic portuaire ?
Dans nos derniers inventaires sur l’oxyde d'azote -émis par le trafic terrestre et routier, et l’industrie- sur la métropole Aix-Marseille-Provence, le maritime représente 31 % des émissions recensées d’azote, quand le routier en représente 30 %. En comparaison, à Nice, le maritime c’est 3 % et le routier 65 %. Lorsque l’activité maritime est très présente, son incidence est majeure. Il y a donc du travail ! Il existe de fortes potentialités de réduction de cette pollution avec des actions sur le local. Il faudrait utiliser des sources d’énergies plus propres, entre autres avec l’électrique, et embarquer des moyens sur les bateaux pour réduire les émissions de particules fine rejetées par leurs cheminées.
Pourquoi est-il important pour vous que tous les acteurs concernés participent, dont ceux à l’origine de cette pollution maritime ?
Le travail en commun avec les croisiéristes, les gestionnaires de ports, les associations de protection de l'environnement ou encore ceux qui prennent des décisions est indispensable. En effet, pour agir, nous devons avoir une connaissance fine de la pollution des ports. En échangeant avec les partenaires, ils mettent à notre disposition leurs données, comme la circulation des navires ou leur motorisation. Ainsi on peut construire des solutions ensemble.
