SHARE-WOOD : VERS UN "LIEU DE TRAVAIL DU BOIS MUTUALISÉ" A MARSEILLE

Publié le ven 18/08/2017 - 15:45

Ses locaux ne sont pas encore ouverts, mais ses plans sont déjà sur le papier. D'ici quelques mois, l’atelier bois partagé et coopératif marseillais Share Wood accueillera ses adhérents pour leur permettre de réaliser leurs créations. Une manière de lutter contre l’accumulation des déchets avec le principe d’« upcycling » : la réutilisation de matériaux récupérés pour former de nouveaux objets. Une campagne de financement participatif sera lancée à la fin de l’année pour appeler le grand public à soutenir le projet. Présentation avec le Vincent Chevillot, co-fondateur de Share Wood. 

A quoi ressemblera Share-Wood ?

Sur plusieurs centaines de mètres carrés, l’atelier se divisera en trois espaces destinés au travail opérationnel, au stockage et à la vie collective. De nombreuses machines professionnelles de menuiserie et ébénisterie seront mises à disposition du public. Celui-ci pourra évoluer en autonomie après un temps d’initiation et de rappelle des règles de sécurité. Il pourra également suivre des stages et des parcours pédagogiques liés à la filière bois. En fonction des horaires, l’atelier sera partagé entre les particuliers ou bien pourra être semi privatisé pour des groupes. Chacun pourra se présenter avec du bois de récupération ou bénéficier d'achats groupés de matériaux et de quincaillerie. Les utilisateurs pourront laisser aller leur inventivité, s’entraider et participer à la vie du lieu.

Nous sommes au stade de projet. Une fois que nous aurons notre local, nous l'équiperons et nous pourrons vraiment répondre à toutes les demandes.

 

Plan des futurs locaux de Share Wood - DR

Quel est l’objectif de Sharewood ?

Les deux finalités du projet sont la réduction des déchets et la lutte contre l’isolement. A Marseille on trouve tout le temps du bois dans les rues. Il y a tout une logique a développer avec les entreprises du territoire. Par exemple à Toulouse, un autre atelier bois travaille en partenariat avec Airbus. Cette grande société utilise des caisses de transport absolument gigantesques qui ne servent qu’une seule fois. Alors que c’est du très bon bois. Ce qui est considéré comme un déchet pour certains, peut représenter une ressource de construction pour d’autres.

Puis nous souhaitons lutter contre l'isolement des travailleurs indépendants. Nous partons du principe que c’est dommage que chacun soit seul dans son garage, son appartement ou son atelier professionnel pour travailler le matériau bois. Alors que les personnes pourraient bénéficier d’un endroit fréquenté par d’autre professionnels qui ont envie d’échanger, de transmettre un savoir-faire, de donner des conseils ou d'en recevoir. Il s'agit surtout de mutualiser les outils : plutôt que d’avoir 10 scies-sauteuses dans 10 appartements, il vaut mieux en avoir qu'une seule qui serve réellement dans un seul lieu. C’est aussi lié à notre démarche de réduction des déchets. Nous cherchons avant tout à construire un lieu de travail du bois mutualisé.

D’où proviendra le bois utilisé dans les locaux de Share Wood ?

Soit les gens viendront avec leur propre bois de récupération, acheté ou trouvé dans la rue. Soit ils pourront bénéficier du service d’achat groupé que nous mettrons en place avec des fournisseurs partenaires. Nous pourrons aussi récupérer du bois issus de la filière « déchets ». Pour ce faire, nous pourrions ainsi travailler avec les collectivités territoriales. Il y aura à la fois un lieu de stockage pour les projets en cours et pour le bois.

 

Vincent Chevillot, co-fondateur de Share Wood - DR

En quoi votre projet s'inscrit-il dans l' Economie Sociale et Solidaire ?

D'abord, c'est un moyen d'aider les professionnels qui lancent leur activité, via un tarif très bas. Mais nous mettons aussi en avant la notion de gouvernance participative. Nous avons envie de permettre à quiconque de comprendre comment fonctionne la gestion d’une entreprise en y participant. Une personne peut intégrer la structure en tant que visiteur, puis participer à des commissions et prendre part aux décisions. Les adhérents à la société coopérative qui portera le projet pourront devenir administrateur et participer, par exemple, aux recrutements. Cette implication ne sera pas obligatoire mais possible. C'est une forme d'éducation populaire à l'administration d'une entreprise.

Plus d'infos :

www.facebook.com/sharewoodmarseille

 

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