[THEMA] Sur la ferme de l'Âne arrosé, en finir avec l’irrigation qui bassine !

Publié le lun 06/02/2023 - 11:00

Par Quentin Zinzius

Pour pallier le manque d’eau, gouvernement et agro-industriels envisagent la multiplication de méga-bassines, notamment dans les Deux-Sèvres. Pourtant, depuis plusieurs années, des systèmes de gestion de l’eau efficaces et respectueux de la ressource sont utilisés pour de la production en agroécologie. Explications sur la ferme de l’Âne arrosé.

L’irrigation est un besoin courant en agriculture pour pallier des déficits en eau récurrents mais de plus en plus précoces à cause du changement climatique. En agroécologie, elle s’organise principalement selon deux méthodes : l’infiltration dans des sols vivants et la rétention dans des bassins aménagés. Sur la ferme de l’Âne arrosé, où sont cultivés depuis 2015 1,5 hectare de terres en maraîchage, dont 2000 m2 sous serre, ces deux méthodes sont utilisées conjointement. Objectifs : offrir aux cultures la ressource en eau dont elles ont besoin, sans menacer le cycle de l’eau. « Cela passe par moins de travail du sol et des pratiques agricoles qui régénèrent le carbone du sol qui agit alors comme une éponge, ce qui permet de stocker l’eau dans le sol », explique Martial Favre, co-gérant de la ferme. Pour compléter ce cycle naturel, mis à mal comme cet été par le réchauffement climatique, les maraîchers ont également mis en place un système d’irrigation via une petite bassine plastifiée de 600 m3 alimentée exclusivement par la pluie. « Cela perturbe moins le cycle naturel de l’eau que des méga-bassines qui pompent dans des réservoirs naturels », affirme le maraîcher. Cette eau est ensuite apportée aux cultures par l’intermédiaire d’un système de pompage solaire et de goutte-à-goutte. « En maraîchage conventionnel, il faut environ 3000 m3 à l’hectare. Grâce à notre installation, notre consommation d’eau n’excède pas 2000 m3 à l’année », se félicite le maraîcher.

Méga-bassine : quésaco ?

Les méga-bassines sont des ouvrages de stockage de l’eau composés d’immenses bâches en plastique. Elles sont remplies d’eau par pompage dans les nappes phréatiques ou les cours d’eau. En moyenne, leur surface est de 8 hectares et permettent de contenir plus de 650 000 m3 d’eau, soit l’équivalent de 260 piscines olympiques, mais les plus grandes peuvent aller jusqu’à 18 hectares.

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