"POLLUTION MARITIME : BASTA !"

Publié le jeu 18/04/2019 - 09:29

Une journée d'action a lieu ce vendredi 19 avril contre la pollution de l'air générée par les navires des ports méditerranéens, dont celui de Marseille, avec le développement du croisièrisme notamment. Le matin, des eurodéputées et une délégation d'élus et de représentants associatifs visiteront et échangeront avec le Grand Port Maritime de Marseille.Vous êtes conviés à 14h15 pour la conférence de presse et l'action devant les navires polluant du port de Marseille, avant l'action militante. Une réunion publique est également organisée le soir à la Joliette.

Par Michèle Rivasi, eurodéputée écologiste 

Chaque année, la pollution de l'air par les navires maritimes cause 1730 décès, rien que sur le pourtour méditerranéen, et coûte entre 8 et 14 milliards d'euros.

Nous exigeons pour faire face à ce fléau sanitaire le passage de la Méditerranée en Zone ECA qui plafonne le taux de soufre dans les carburants marins à 0,1 %, une norme en vigueur depuis 2015 en mer Baltique, mer du Nord, Manche et Amérique du Nord. Et ceci plus vite que ne le propose le gouvernement. Nous exigeons aussi des mesures d'urgence de raccordement électrique sur le port de Marseille pour les navires à quai.

La pollution générée par les navires a d'abord un impact en termes de santé publique pour les populations riveraines et les marseillais en paye un lourd tribu. La zone ECA éviterait de nombreux décès liés à la pollution atmosphérique. Selon l'étude du ministère de la Transition écologique, la pollution atmosphérique des navires induit, pour l'ensemble de l'Europe, une mortalité prématurée évaluée à 50 000 cas par an et un coût associé de 58 milliards d'euros.

"Ce calendrier doit être accéléré"

Dans le cadre de la présentation de l'étude, nous apprenons que le gouvernement français compte mettre en place le calendrier suivant : 2019, les travaux préparatoires pour la mise en place d'une Zone ECA en Méditerranée ; 2020, le dépôt conjoint avec les parties prenantes du dossier à l'OMI ; 2021, l'adoption de la mesure ; 2022, son entrée en vigueur.

Ce calendrier doit être accéléré et complété par des mesures complémentaires à l'instar de l'électrification des quais, pour éviter la pollution à quai.

Il est impensable également que le gouvernement envisage la mise en place d'une zone ECA en Méditerranée sans sans associer l'ensemble des collectivités aux mesures préparatoires. Rien ne viendra seulement d'en haut. D'autant que le passage en Zone ECA suppose la prise en compte de tous les intérêts au niveau de la transition énergétique. Il ne peut pas se décréter.

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