[BLOOM] Votons pour le climat, votons pour les associations

Publié le sam 06/07/2024 - 08:10

Chers soutiens,

Un danger suprême menace la France. 

Dimanche, notre destin républicain se décidera dans les urnes. 

C’est aussi notre destin à nous, en tant qu’ONG. 

Toutes les associations sont aujourd’hui menacées par l’extrême droite. 

Vous nous le dites très souvent : la détérioration de l’environnement, de la santé humaine et du climat vous effraient ou vous désolent.

Vous êtes reconnaissant·es que les associations tiennent les digues de l’intérêt général et se battent pour le bien commun. 

Pour nous, pour vous, pour notre avenir.

Or nul besoin de faire de la politique-fiction pour comprendre ce qu’impliquerait un gouvernement d’extrême droite : il suffit de regarder ce que les élus RN ont déjà mis en place, proposé ou voté.

Pour les ONG, ce n’est pas une tempête. C’est une disparition programmée.

Voici le plan du RN.

1. Couper les vivres aux ONG

Les élus d’extrême droite ont été clairs sur leur intention d’assécher financièrement les associations opposées à leur idéologie, notamment celles engagées dans des actions de désobéissance civile, par:

  • Une suppression des aides publiques pour les structures qui en touchent
  • Une remise en cause de la déductibilité fiscale des dons, indispensable pour encourager la générosité des donateurs.

Par exemple, en octobre 2023, un amendement des députés RN visait à supprimer les subventions au Réseau Action Climat, aux Amis de la Terre et à France Nature Environnement, un autre amendement conjoint au RN et aux groupes de droite a aussi été déposé dans le cadre du Projet de loi finances (PLF) 2024 pour abattre des associations comme les Soulèvements de la terre et L214.

2. Diaboliser, injurier, criminaliser

Pour le RN, les militants écologistes sont des :

  • Crasseux
  • Dingos
  • Agités
  • Idéologues anti-tout
  • Des mouvances “rétrogrades et décroissantes
  • Des “milices vertes”, des “khmers verts
  • Adeptes des sabotages, des destructions et des violences anti-flics”.

L’extrême droite n’a que du mépris pour notre professionnalisme : notre expertise scientifique, nos enquêtes, nos analyses juridiques, nos actions devant les tribunaux, nos mobilisations non-violentes, notre plaidoyer institutionnel. Tout cela est balayé.

Caricaturer, injurier, calomnier, c’est nourrir la haine. La criminalisation morale a ouvert la voie aux dérives autoritaires et à la surveillance.

3. Réprimer par la force

Sous Emmanuel Macron, la France a été fustigée à plusieurs reprises par les Nations unies(1) pour les violences commises envers les militants écologistes, mais avec l’extrême droite, la répression policière basculerait dans une nouvelle dimension.

Le “Livret Sécurité” de Marine Le Pen indique :

Les policiers et les gendarmes doivent intervenir partout contre les délinquants. En utilisant la force lorsque cela est nécessaire. Sans jamais craindre de l’utiliser. Le recours à la force au service de la sécurité des Français nécessite d’instaurer une présomption de légitime défense pour les policiers et les gendarmes

Le RN demande aussi une application beaucoup plus rapide et ferme des amendes et des peines d’enfermement à l’encontre des “délinquants” écologistes.

Toute ressemblance avec la Russie de Poutine n’est pas fortuite.

Les liens du RN avec Vladimir Poutine sont établis formellement. L’extrême droite française est la 5ème colonne du Kremlin. Le danger dépasse largement celui des ONG. Le RN au pouvoir ou à majorité presque absolue à l’Assemblée implique de cesser d’aider l’Ukraine qui assure la défense de l'intégrité physique de l’Europe pour la livrer à l’appétit russe. C’est un danger supérieur pour le Vieux Continent. 

4. Réprimer par la loi

A l’image de ce qui se produit en Italie, la répression judiciaire à l’encontre des militants et de toute action de désobéissance civile se fonderait sur l’introduction de législations punitives.

En Italie, le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni a introduit une série de lois autoritaires avec de lourdes peines de prison et des sanctions pécuniaires à l’encontre des contestataires :

  • Janv. 2023 – Loi contre les rassemblements non autorisés (jusqu’à six ans de prison ferme)
  • Janv. 2024 – Loi contre les actions de désobéissance civile visant les biens architecturaux et artistiques
  • La semaine dernière – proposition de loi sur les barrages routiers, surnommé “loi anti Gandhi” visant les mouvements tels que “Dernière rénovation”
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Faire barrage contre le RN, quoi qu'il en coûte

Faire barrage au RN n’est pas un caprice. C’est un impératif catégorique qui ne souffre aucune exception.

Une majorité RN à l’Assemblée implique le chaos : un recul de nos libertés et droits fondamentaux, l’augmentation des violences racistes et homophobes et l’instauration d’un climat de répression systématique des militants écologistes et de toute forme de dissidence.(2)

Ayez ceci en tête : la course à la destruction de la démocratie, de l’Etat de droit, de la liberté d’association, de manifester, de s’exprimer n’est pas une fatalité. 

Il ne tient qu’à nous de nous mobiliser. 

Les désistements dans les triangulaires ne suffiront pas à empêcher le RN d’accéder au pouvoir. 

Les abstentions non plus. 

Dimanche, toutes et tous, autant que nous sommes, nous devons nous mobiliser. 

NOUS DEVONS ALLER VOTER. 

Et glisser dans l'urne le bulletin d’opposition au RN, quel qu’il soit, quoi qu’il nous en coûte. Nous ne pouvons pas renvoyer dos à dos des adversaires politiques et les ennemis de la République. 

Nous avons toutes et tous de très bonnes raisons de ne pas vouloir voter pour tel ou tel candidat·e, mais nous abstenir, c’est assurer le succès d’un parti qui a comme projet de détruire la démocratie et qui ne s’en cache pas.

Dimanche 7 juillet, la question qui nous est posée est simple. 

C'est un référendum : voulez-vous, oui ou non, l’extrême droite au pouvoir ? Si la réponse est non, allez voter. 

Tenons les digues. Faisons barrage.

Merci

Claire Nouvian

Fondatrice de l'association BLOOM

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