[ELEVAGE] L214 dénonce l’horreur à l’abattoir de truies de Briec en Bretagne

Publié le jeu 06/05/2021 - 10:07

© L214

Par L214

L214 a dévoilé le 5 mai une nouvelle enquête menée dans l’abattoir SBA Briec dans le Finistère. Cet abattoir est une unité de production du groupe Les Mousquetaires. 2300 truies y sont abattues chaque semaine. Il fournit l’enseigne Intermarché. L’abattoir se présente comme le « premier site Français spécialisé dans la première et deuxième transformation de coches. »

Les images, présentées par l'écrivain Frédéric Lenoir, montrent des pratiques et des installations non conformes à la réglementation, qui entraînent des souffrances extrêmes pour les animaux et qui sont dangereuses pour les employés. Un rapport des services vétérinaires de 2016 avait déjà identifié les dysfonctionnements qui perdurent 5 ans plus tard (voir les précisions sous l’encadré).

L’abattoir de Briec est spécialisé dans l’abattage des truies de réforme (appelées aussi « coches »). Ces truies ont passé leur courte vie dans un élevage intensif à donner naissance à des porcelets. Après 3 années enfermées, pour moitié du temps dans des cages individuelles, épuisées, blessées, elles sont envoyées à l’abattoir.

Sur les images, on peut voir :

  • des truies (et des verrats) blessées et tremblantes dans la porcherie de l’abattoir ;
  • des truies trop faibles qui ont été tuées à leur arrivée à l’abattoir et qui sont treuillées au-dessus des vivantes ;
  • des truies paralysées, poussées dans les couloirs de l’abattoir à coups de pied et d’aiguillon électrique ;
  • l’aiguillon électrique utilisé en toutes circonstances, appliqué sur toutes les parties du corps des animaux et intentionnellement dans l’anus et sur les yeux ;
  • les animaux coincés dans les couloirs au point de devoir être tués sur place ;
  • le box d’immobilisation inadapté aux différents gabarits de cochons et dangereux pour les employés. L’opérateur se sert de la pince à électronarcose (pince qui sert à électrocuter les cochons) pour contrôler les animaux paniqués, alors qu’elle devrait être exclusivement utilisée pour l’étourdissement des animaux. Ils reçoivent des chocs extrêmement douloureux ;
  • une pince à électronarcose défaillante. Si la pince à électronarcose était réglée correctement, elle entraînerait l’inconscience des animaux de façon quasi immédiate. Ici, la pince est appliquée de longues secondes pour paralyser les animaux, trahissant de mauvais réglages et des animaux en grande souffrance avant leur mise à mort.

L214 DEMANDE UN AUDIT DE TOUS LES ABATTOIRS

L214 demande la fermeture d’urgence de l’abattoir et adresse une pétition à Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, et à Michel Mahé, préfet du Finistère, pour appuyer cette demande.

L214 porte plainte pour sévices graves commis envers des animaux auprès du procureur de la République de Quimper et demande à la justice de sanctionner sévèrement la direction de l’abattoir ainsi que les services vétérinaires du département.

L214 introduit un recours en responsabilité contre l'État pour manquement à sa mission de contrôle de l'application de la réglementation.

En 2016, suite à d’autres enquêtes de l’association, un audit montrait que 80 % des chaînes d’abattage des animaux de boucherie présentaient des non-conformités. Cette nouvelle enquête fait suite à trois autres enquêtes en abattoir révélées en 2020. Toutes pointaient de graves dysfonctionnements, reconnus par les services de l’État : menace de fermeture pour l’abattoir de dindes de LDC (décembre 2020), fermeture pour l’abattoir d’agneaux Roquefort (juin 2020), fermeture temporaire pour l’abattoir de veaux Sobeval (février 2020). À la lumière de ce constat, L214 demande au ministre de l’Agriculture un nouvel audit généralisé de tous les abattoirs de France.

Pour Sébastien Arsac, porte-parole de l’association L214 : « Une nouvelle enquête, un nouveau scandale. La responsabilité des services vétérinaires et du groupe Les Mousquetaires à qui appartient cet abattoir est totale. Une fois de plus, on constate l’extrême souffrance des animaux pour la viande. “L’enfer n'existe pas pour les animaux, ils y sont déjà...” disait Victor Hugo. Avec cet abattoir de Briec en Bretagne, nous y sommes totalement. »

Garantissez l'indépendance rédactionnelle et financière de Sans transition !