L'apprentissage des langues régionales face aux replis identitaires

Publié le lun 24/10/2016 - 10:23

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Le trentième colloque annuel de la Fédération pour les langues régionales dans l'enseignement public (FLAREP) avait lieu, les 22, 23 et 24 octobre, à Montpellier. Un événement placé sous le signe d'un apprentissage « ouvert » des langues et cultures régionales.

 

Occitan, breton, corse, basque, alsacien, catalan ou encore savoyard : pour la Fédération pour les langues régionales dans l'enseignement public (FLAREP), l'apprentissage des langues régionales peut être un moyen de lutter contre les replis identitaires. Tel était le thème du 30ème colloque de la FLAREP, organisé cette année à Montpellier, les 22, 23 et 24 octobre.

« Une école ouverte »

Intitulé en occitan« Identtitat e alteritat » (identité et altérite), la rencontre a proposé des table-rondes avec des représentants du ministère de l’Éducation nationale, de représentants de parents d'élèves ou encore de chercheurs. « Enseigner nos langues à l'école publique est essentiel », a rappelé Marie-Jeanne Verny, présidente du Centre régional de l'enseignement de l'occitan en Languedoc-Roussillon. Cette professeure à l'université Paul Valéry de Montpellier a indiqué que « le public permet de proposer l'enseignement des langues à des gens qui ne demandent rien et qui sans lui ne seraient pas allés vers cet apprentissage ». Celle qui est aussi la traductrice des éditos de Sans Transition ! Occitanie a vivement fustigé les défenseurs d'une « identité unique mortifère ». Marie-Jeanne Verny a ainsi défendu une « école ouverte » qui ne regarde pas d'où viennent les personnes ni leur « couleur de peau » avant de leur proposer d'apprendre une langue.

Des propos corroborés par ceux de Thierry Delobel, président de la FLAREP. « Nos identités plurielles construisent des langues et des cultures », a-t-il assuré. « L'identité dont nous parlons n'est pas celle qui enferme mais celle qui ouvre au monde ».

Militer pour un enseignement « immersif »

Tous militent pour la possibilité d'étendre l'apprentissage des langues en mode « immersif » (dispenser tous les enseignements dans la langue choisie) au sein de l'école publique. Aujourd'hui, ce type d'enseignement est essentiellement autorisé sous le statut dérogatoire de l'expérimentation et n'est adopté que dans certaines classes, de la maternelle au CE2. Cette pratique est donc surtout l'apanage des écoles associatives privées (Diwan en Bretagne, Calendreta au sein de l'espace Occitan...). « L’enseignement dans le public se fait la plupart du temps selon le mode bilingue (12h en français / 12 h dans l'autre langue). L'immersion est presque exclusivement réservée aux publics avertis et militants des écoles associatives. Nous militons nous pour la mise en place d'un cursus immersif complet dans le public, de la maternelle jusqu'au bac », a ainsi défendu Martine Ralu, représentante d'Oc-Bi Aquitània, association de parents d'élèves bilingues français / occitan.

Plus d'infos :

www.flarep.com

 

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