[PORTRAIT] - Phillippe Madec, architecte engagé dans la frugalité.

Publié le mar 25/09/2018 - 11:26

L’architecte Philippe Madec s’attache depuis les années 1980 à réaliser des constructions écologiques qui soient en phase avec leur environnement. Il est coauteur du manifeste Pour une frugalité heureuse.

« Il faut en finir avec l’architecture héritée des Trente glorieuses qui mêle béton, verre et climatisation. En plus d’être décontextualisée, elle induit une forte consommation énergétique », lance Philippe Madec. L’architecte de 64 ans, reconnu pour son travail précurseur en matière d’architecture durable, défend un bâtiment « frugal, ancré dans son contexte ». Et qui « se nourrit de la diversité des matériaux et des savoir-faire locaux ».

Le centre œnotouristique Viavino de Saint-Chritol est une réalisation de Phillippe Madec, emblématique de la frugalité en architecture : matériaux locaux, ventilation naturelle... © Pierre-Yves Brunaud

Matériaux naturels

Logements, réhabilitations, équipements publics : on ne compte pas de réalisation monumentale dans l’œuvre de Madec. Ce qui est rare pour un architecte de cette envergure. La plupart de ses projets font appel à des matériaux naturels. Le bois est souvent présent, comme en témoigne l’une de ses dernières livraisons  : le centre culturel de Cornebarieu, près de Toulouse. L’édifice symbolise sa volonté de faire avancer la cause de la frugalité, notamment parce qu’il est le premier à être doté d’un mur porteur en terre crue. Il est aussi ventilé naturellement. Un procédé que ce Breton d’origine préfère à la climatisation, considérée comme trop énergivore.

Son talent, Philippe Madec le met aussi au service du plus grand nombre en réalisant des programmes d’habitat social. Mais son exigence le pousse parfois à rebrousser chemin. « Il nous est arrivé de nous retirer d’opérations. Ce fut le cas à Lormont, près de Bordeaux, dans le cadre d’une importante opération de 350 logements. Nous savons qu’il faut faire des compromis. Mais là, nous n’étions plus qu’une caution environnementale », se souvient son ami Alain Bornarel. Quant à la frugalité ? « Philippe fut l’un des premiers à utiliser ce terme pour qualifier son travail », rajoute l’ingénieur environnement. « Aujourd’hui, les jeunes se fichent de savoir pourquoi je suis écolo. Ils veulent savoir comment je fais », complète Phillippe Madec. Le témoin est passé.

Plus d’infos : www.atelierphilippemadec.fr

 

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