[DECHETS] : Le pays d'Aurillac s’embarque pour une meilleure gestion

Publié le jeu 15/10/2020 - 07:43

Crédit : S. Reyne. La décheterie du bassin d'Aurillac

Par Sonia Reyne

Le Bassin d'Aurillac, du Carladès et de la Châtaigneraie en Auvergne (15), est engagé dans un contrat de transition écologique. Représentatif de la réflexion des territoires ruraux sur la gestion des déchets, il revisite entre autre la collecte et le tri avec une solide logique de recyclage et de valorisation.

Début 2020, Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, s'est déplacée afin de signer le Contrat de transition écologique du Bassin d'Aurillac, du Carladès et de la Châtaigneraie. Ce contrat réunit les acteurs de trois communautés de communes autour de plusieurs actions dont certaines ont pour objectif une meilleure gestion des déchets.

« Aujourd'hui, nous exportons nos déchets ménagers à 200 km dans le Tarn-et-Garonne pour qu’ils y soient enfouis. Nous ne pouvons pas continuer à avoir des bilans carbone aussi mauvais, d'autant que ça coûte 150 euros la tonne à la collectivité. Et le tarif va augmenter avec l’application d’une augmentation très forte de la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) d’ici 2025 : 25 €HT/t en 2020 et 65 €HT/t en 2025. Nous avons donc choisi d'investir dans une autre organisation », explique Michel Teyssedou, président de la Communauté de communes de la Châtaigneraie cantalienne. « Cela comprend une réorganisation du circuit de la collecte, la tarification incitative au poids et la perspective à plus long terme d'un traitement dans le Cantal si possible. »

Aujourd'hui, la collectivité collecte les déchets ménagers dans des bacs collectifs et les déchets recyclables dans des points d'apport volontaire trois colonnes (PAV). Ces derniers sont livrés à Saint-Jean-Lagineste, dans le Lot.

« Pour réduire les déchets, précise Michel Teyssedou, nous souhaitons d’abord modifier l'organisation de la collecte. Nous passons de bacs gris et de points d'apport volontaire trois colonnes à des colonnes de tri semi enterrées et à un ramassage beaucoup plus efficient. Au lieu d'avoir cinq camions poubelles, nous pourrons en avoir un seul avec une grue. »

Annabelle Borowiel, directrice des services techniques en charge du service des gestions des déchets complète : « Nous pourrons collecter tous les emballages en plastique, et pas uniquement les bouteilles et les flacons. Cela va simplifier le tri des déchets recyclables. Il y aura plus de colonnes de tri pour le recyclable sur le territoire, et un peu moins pour les déchets ménagers. En parallèle, d'autres pistes sont proposées : lutter contre le gaspillage alimentaire, composter à la maison, travailler sur le réemploi. »

Encore à l'étude, un projet de valoriser énergétiquement les 20 000 tonnes de déchets ménagers résiduels sur l’arrondissement d’Aurillac permettrait de limiter drastiquement les trajets à parcourir.

Réduire l'assiette des déchets ménagers

Outre une réorganisation de la collecte de la poubelle grise et des déchets recyclables, une tarification incitative « déchets » au poids sera expérimentée, avec l'objectif de réduction de 15kg/hab/an d'ordures ménagères collectées. « Pour accélérer le changement des pratiques des usagers (réduction de la production de déchets, plus de compostage et de tri des déchets recyclables), les élus ont retenu l'opportunité de passer de la REOM (redevance d'enlèvement des ordures ménagère à la REOMi (Redevance d'Enlèvement des Ordures Ménagères Incitative) » rappelle Annabelle Borowiel.

2021 sera une année test pour cette collecte et tarification au poids. « Les habitants pourront comparer le système de tarification d'aujourd'hui avec ce qui sera facturé ensuite. Cette période à blanc est fondamentale, avec une facture réelle et une facture pédagogique » précise Annabelle Borowiel. Deux millions cent euros sont engagés pour cette révolution de la gestion des déchets. Michel Teyssedou reste serein : « le territoire va économiser de l’argent avec cette nouvelle organisation. »  Et va limiter son impact sur le climat et l’environnement aussi !

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