[ ALIMENTATION ] Quelles sont les pratiques et les attentes des Français ?

Publié le ven 26/02/2021 - 12:27

A la veille des débats parlementaires autour de la loi Climat et Résilience et alors que la déclinaison de la PAC en France est en cours de discussion, le Réseau Action Climat France publie un sondage avec Harris Interactive sur la consommation de viande des Français et leurs nouvelles attentes.

Alors qu’une polémique sur la mise en place de menus sans viande à Lyon a eu lieu en début de semaine, ce sondage permet ainsi de mieux connaître l’avis des Français.  

Une consommation de viande en baisse

La première raison invoquée pour motiver cette baisse de consommation de viande est la santé, puis le bien-être animal et la cause environnementale. 74 % des français profiteraient des économies réalisées par une réduction de leur consommation de viande pour investir dans une alimentation de meilleure qualité, et en particulier une viande de meilleure qualité (bio, produite localement, rémunérée justement pour le producteur, animaux élevés à l’air libre, etc.). Quand on note également que le critère le plus important mis en avant par les français pour l’achat d’une viande est sa provenance locale ou du moins française (58 %), cette forte tendance montre bien qu’une réduction de la consommation de viande par la population française pourrait se faire au profit des élevages de qualité français.

Du côté des alternatives à la viande, les français se tournent massivement vers les protéines végétales brutes ou très peu transformées à 87 % (lentilles, pois chiches, pâtes complètes, etc.), loin devant des alternatives encore peu répandues aujourd’hui comme la viande de synthèse ou les insectes. Les Français plébiscitent tout particulièrement les légumes secs pour leurs qualités nutritives et gustatives, mais également leur prix et mettent en avant le fait qu’ils reflètent la richesse des terroirs français (lentilles vertes du Puy, lentilles du Berry, mogettes de Vendée, haricot tarbais, etc.).

Les Français attendent beaucoup plus de la part des pouvoirs publics

Une majorité des français estime que les pouvoirs publics n’agissent pas suffisamment pour encourager une alimentation de meilleure qualité. Pour 60 % des français, les pouvoirs publics devraient en particulier améliorer l’information sur les alternatives à la consommation de viande, et promouvoir davantage la consommation de viande de meilleure qualité (à 60 % également) et la réduction de la consommation de viande (55%). Une des meilleures solutions pour inciter à consommer une viande de meilleure qualité serait d’en améliorer la distribution (pour 67 % des Français) via les circuits courts de proximité, les magasins spécialisés ou les enseignes généralistes.

Du côté de la production agricole, les Français seraient favorables à 83 % à ce que les pouvoirs publics mettent en place des mesures visant à limiter, en France, la présence des exploitations agricoles les plus industrielles (de type intensif, comprenant un très grand nombre d’animaux, etc.), et attendent pour 88 % d’entre eux des mesures de soutien au développement des élevages durables.

Les résultats du sondage réalisé par Harris-Interactive nous confirment ainsi l'appétence des français pour le “moins et mieux” : moins de viande dans l’assiette mais des produits végétaux et animaux de meilleure qualité, plus durables, locaux sinon français. Ce “moins et mieux”, s’il est bien accompagné par les pouvoirs publics, se fera au profit de la santé de tous et du climat mais aussi des éleveurs, grâce à la réorientation des achats vers des élevages de qualité.

L’intervention des pouvoirs publics devrait en particulier passer par :

  • La loi Climat et Résilience au travers de :
    - la mise en place de l’alternative végétarienne chaque jour ou deux menus végétariens par semaine d’ici 2025 dans toute la restauration collective
    - l’interdiction des nouvelles constructions ou agrandissements des élevages les plus industriels et polluants
  • Le Plan stratégique national (déclinaison de la PAC en France) en cours d’élaboration avec :
    - le recentrage des aides couplées aux élevages les plus durables et résilients,
    - la création d’un système de Paiements pour Services Environnementaux (PSE) “prairie”
    - le renforcement du soutien aux légumes secs et aux fruits et légumes frais via les aides couplées.

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