25 ans de Communication Non violente, ça se fête

Publié le mer 28/09/2016 - 10:14

Le premier festival de Communication Non Violente (CNV) a eu lieu, à Rennes, dimanche 25 septembre pour fêter les 25 ans de l'association française de CNV. Une occasion de participer à des ateliers collectifs qui ont attiré quelques 200 personnes dans la cour de l'école Notre Dame du Vieux Cours. Entretien avec deux des organisatrices de l'événement, Marielle Mahé et Paule Perdriel.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu'est la Communication Non Violente ?

Marielle : La CNV peut être utilisée dans le couple, la famille, le travail...dans toute type de relation . Dès qu’ il y a contact il peut y avoir conflit. C'est une manière de réussir à exprimer à l'autre ce que l'on ressent. La communication est basée sur ce qu'on appelle le processus OSBD : Observation de la situation, expression de son Sentiment, recherche de son Besoin, et enfin Demande formulée clairement à l'autre. C'est un changement de paradigme. Nos émotions ne sont plus divisées en bien et mal, mais elles sont liées à des besoins qui ne sont pas entendus. On comprend aussi que les émotions des autres ne sont pas non plus dirigées contre nous.

Paule : La CNV permet de réapprendre à s'exprimer avec les autres. Nous sommes conditionnés pour nous couper de nos émotions et ne pas les exprimer. Marshall Rosenberg (un des théoriciens de la CNV, ndlr) dit ainsi : « j'étais une jolie personne morte ». Cette méthode permet justement de se reconnecter à nos émotions. Cela révèle ce qui est vivant en nous.

Comment utilisez-vous la CNV dans votre quotidien ?

Marielle : Je suis psychothérapeute, c'est donc un outil que j'utilise au quotidien dans mon travail. Nous faisons aussi partis du groupe autogéré de CNV. Ce groupe réunit des personnes formées qui souhaitent se retrouver pour s'entraîner. Nous nous réunissons une fois par mois pendant deux heures le soir, chez les uns et les autres pour faire des exercices. Il faut dire que la CNV n'est pas automatique, il arrive souvent de déraper dans le quotidien. Plus l'émotion est vive et plus elle est difficile à mettre en œuvre. Il est intéressant de pouvoir se retrouver pour échanger sur notre pratique.

Paule : Je me sens toute petite girafe (l'emblème de la CNV, ndlr), j'ai encore beaucoup à apprendre. La CNV m'a été très utile à un moment où j'étais en souffrance au travail et aussi dans ma relation avec ma fille. Chaque situation nous amène à progresser. Les enfants sont vraiment les meilleurs maîtres. Ils demandent beaucoup de cohérence, et comme on est leur figure d'attachement on reçoit toute leurs émotions. Mais il est possible de leur apprendre la CNV, ils sont très doués. Ils sont moins conditionnés que nous.

Qu'est-ce-qui vous a donné envie de créer le Festival de Communication non Violente ?

Marielle : Nous souhaitons qu'il y ait un maximum de gens qui goûtent à ce type de communication. Le festival permet de planter des petites graines et les gens en font ce qu'ils souhaitent après. C'est aussi l'occasion de se réunir. Il y a plein d'acteurs locaux qui travaillent dans la CNV mais on ne se connaît pas forcement. Nous aimerions créer une association CNV Bretagne et faire du lien entre les acteurs. Cela permettrait de rendre le mouvement plus visible.

Paule : La CNV est un moteur de changement social. Le festival comme la création d'une association permettent de la faire découvrir au plus de monde possible et de donner de l'information au public. L'association serait aussi un moyen de porter l'organisation du festival, une aventure que nous souhaitons continuer en 2017 !

Plus d'infos :

www.cnvfrance.fr

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