En pleine COP27 en Egypte, le magazine Sans Transition ! revient sur l’engagement des jeunes face au défi climatique, à l’occasion de la sortie du dernier numéro thématique intitulé « Ils cassent les urnes, soutenir les jeunes engagés ». Comment ces collectifs de jeunes s’engagent-ils, notamment lors de COP27 ?
Après leurs actions chocs sur les œuvres d’art dont la jeune fille à la perle, les jeunes du collectif Dernière rénovation, interrogés dans nos colonnes, se sont illustrés hier par une nouvelle action coup-de-poing, alors que s'ouvrait la COP27. Ce lundi, ils ont tout simplement bloqué la circulation sur le périphérique parisien en y déployant une banderole.
Les militants exigent du gouvernement français d’agir dans les plus brefs délais pour freiner la catastrophe climatique et condamnent son inaction criminelle, ont-ils expliqué sur Twitter. Depuis cet été, ce collectif issu d’Extinction Rebellion, a déjà fait la UNE des quotidiens plusieurs dizaines de fois. Leur recette ? Provoquer le conflit de manière non violente jusqu’à créer un drame politique national. Blocage du tour de France, suspension d’un match de Roland Garros, tag d’oeuvres d’art… le collectif innove tous azimuts pour mettre le sujet climatique sur la table.
Qu’elles autres actions ont-ils imaginé à l’occasion de la COP27 ?
Les militant.es d'Extinction Rebellion Réunion ont également mené, sur le front de mer de Saint Paul, une action d'interpellation dimanche dernier. Sur le parvis du débarcadère, ils ont inscrit au sol, à la craie, des messages alertant sur l'urgence climatique rappelée depuis des décennies par les scientifiques, comme ils le font également en s’allongeant en nombre sur le tarmac d’aéroports. Par ces actions symboliques et pacifiques, ils n’hésitent pas à appeler l'ensemble de la population à entrer en désobéissance, face à un état qui ne la protège pas des catastrophes climatiques.
Apres les jeunes diplômés d’Agroparis tech qui ont refusé leurs diplômes et que vous interrogez dans le dernier numéro Sans Transition ! ce sont également les jeunes scientifiques qui s’engagent...
Autre illustration en effet avec des jeunes doctorants qui ont créé en 2020 en Écosse le collectif scientist rebellion, sur le modèle là encore d’Extinction Rebellion qui essaime. Le collectif revendique un millier de membres dans le monde, y compris en France. Ces scientifiques militants sortent de leurs laboratoires et se mobilisent contre l’inaction face au dérèglement climatique et à l’effondrement de la biodiversité. Et rompent ainsi avec une forme de neutralité scientifique, reprochée par les militants écologistes qui appellent à unir leurs forces de longue date.
Ce groupe réunit une trentaine de médaillés du CNRS et de l’Académie d’agriculture ainsi qu’une centaine de directeurs d’unité. Il y a deux ans, ce collectif a d’ailleurs appelé les citoyens à la «désobéissance civile et au développement d’alternatives».
Mi-octobre à Toulouse, avec le soutien de militants d’ANV-COP21, dix scientifiques ont interrompu un forum zéro carbone associant la métropole et le journal La Tribune, auquel participait TotalÉnergies. L’occasion de dénoncer les « bombes climatiques », notamment l’ouverture de nouveaux gisements fossiles, ainsi que des projets locaux d’infrastructure routière. Et de protester contre un événement jugé comme étant du « greenwashing ». Face à l’urgence climatique, la jeunesse semble bel et bien décidée à agir autrement !