[THEMA] Mouans-Sartoux : dix ans de transition alimentaire

Publié le mer 25/01/2023 - 11:00

Par Anna Sardin

Mouans-Sartoux, territoire pionnier de la transition alimentaire depuis 2012, vient de recevoir le plus haut niveau du label régional « Territoire durable, une Cop d’avance ». Cette commune des Alpes-Maritimes entraîne sa population vers le mieux manger en multipliant les actions de sensibilisation et d’éducation à l’alimentation.

L’impact carbone de l’alimentation des 10 000 habitants et habitantes de Mouans-Sartoux est inférieur de 43% à celui du reste de la population française. La stratégie principale de la commune pour les guider vers une alimentation plus écologique ? Miser sur des cantines exemplaires qui régalent les enfants et donnent envie aux parents. Depuis 2012, les quelque 1 250 repas servis quotidiennement sont 100% bio et quasiment tous les légumes cultivés sur la commune. Désormais, 50% des repas y sont aussi végétariens, devançant de très loin les exigences des lois Egalim ou Climat et Résilience pour la restauration collective (1). « Le premier vecteur de changement pour les familles, c’est ce que les enfants leur racontent de la cantine, confirme Gilles Pérole, adjoint au maire et co-président de la commission Restauration scolaire à l’association des maires de France. Nous constatons qu’elles qu’elles cuisinent plus et se sont misent à manger plus local, bio, de saison… ».

La commune s’appuie sur un second levier : les actions de sensibilisation menées par la Maison d’éducation à l’alimentation durable (Mead), créée en 2016 pour faire vivre le projet alimentaire du territoire. Ce service municipal organise des ateliers de cuisine et de sensibilisation ouverts aux élèves et au grand public, multipliant les événements culturels autour de l’alimentation. Les défis « familles à alimentation positive » permettent à celles qui en ressentent le besoin d’opérer une transition alimentaire grâce à des conseils et à un accompagnement financier. « Certaines familles ont complètement bouleversé leur manière de manger », se félicite l’élu. Selon l’enquête triennale menée sur la commune, 75% de la population ont changé leur pratique suite à la participation à une activité organisée par la Mead.

(1) La loi Egalim de 2018, renforcée par la loi Climat et Résilience de 2021, impose pour la restauration collective au moins 50% de « produits durables et de qualité », dont 20% de bio depuis le 1er janvier 2022.

Garantissez l'indépendance rédactionnelle et financière de Sans transition !