[PETITION] POUR une école de la forêt à Nice

Publié le mer 31/05/2023 - 11:11

Pour eux,
Pour nous.

Le 13 mai, je Jardin du Petit Pessicart aura 6 ans. Dès 2015, le terrain nous est proposé, quelques mois après avoir formalisé “PermaSchool”, un dossier/projet dans lequel étaient déjà décrites les grandes lignes du projet éducatif des Eco Liés de la Nature (https://www.zeste.coop/en/les-eco-lies

- Immersion dans la nature

- Pédagogie de projet…
…en appui sur la permaculture

- Psychologie positive

- Co-éducation

- Ancrage dans le territoire par des visites et projets (“l’école du pont” de Jose Pacheco, immergée dans son quartier et non pas retirée dans son enceinte)

- Eco-systémie dans l’interaction avec la nature, dans la conception en permaculture, dans le fil rouge scientifique, dans la vie du groupe et l’intrication émotionnelle de nombreux cercles de parole, de projets, d’événements marquants comme un insecte à sauver, l’arrivée de sangliers, les premières fraises à goûter, les cabanes à inventer…

Alors que les sociétés actuelles sont marquées par la compétition (“intensité de la rivalité” reconnue comme moteur des marchés économiques dans la pensée dominante de Michael Porter),

et la scission avec la nature (villes bétonnées, destruction des forêts pour laisser place à des villes ou monocultures traversées d’intrants chimiques),

là où les contes traditionnels nous mettent en garde contre la nature et la foret (Chaperon rouge, Hansel et Gretel, les innombrables histoires de loup, les forets hantées où de terribles sorcières préparent des potions innommables…)

Le Jardin est peu à peu devenu le havre d’une autre Histoire.

Les mythes fondateurs sont ceux, inventés ou adaptés, de chenilles devenant papillons au creux de l’abricotier, des oiseaux voyageurs ou apporteurs du feu à l’humanité (Juruva, légende africaine) et bien sur l’incontournable colibri, des insectes en symbiose avec les plantes…

Ici la foret se replante, avec des essences comestibles (40 arbres depuis 2017 et beaucoup plus à venir), se grimpe, sert de support aux cabanes, au land art, et à des festins - de physalis en particulier.

Ici, chaque geste compte et aggrade le milieu. Chaque geste régénère, nourrit, met en circularité, rend à la T(t)erre.

Les restes alimentaires sont posés en couche d’azote sous le carbone du broyât pour créer de l’humus. L’eau est collectée, répartie, infiltrée dans la foret-jardin par le biais de canaux (baissières). Conservée par la couverture des sols : broyât agissant comme le couvercle qui piège l’humidité dans les sols et les protège de leur assèchement par le rayonnement solaire.

Le permis de construire déposé pour la petite classe comprend une innovation dans le cadre des Etablissements Recevant du Public (ERP) : une toiture, végétalisée, qui collecte l’eau de pluie afin de fournir les toilettes, économisant 6 à 12 litres d’eau potable par chasse… Le système imaginé par l’hydrologue Michel Dalmas, et accepté par la Métropole Nice Côté dAzur (le refus que notre recours vise se base sur une question de voirie), comprend ensuite deux étages de filtres plantés pour enfin irriguer à 15 centimètres de profondeur de jeunes arbres.

La boucle est bouclée quand on sait que les forets sont un élément central du cycle de l’eau sur la terre, conservant et véhiculant l’eau sous ses formes liquide et gazeuse à la perfection. Ce type d’innovation est généralisable.

Le projet est un laboratoire de pratiques régénératrices diffusables.

Vivre un lieu en permaculture est l’apprentissage même de ces notions régénération et circularité, de cette posture, de cette capacité à respecter, aimer et nourrir, à tous les sens du terme, nos forêts, notre biosphère, nos proches et finalement la totalité du vivant.

C’est l’enfance que nous avons voulu, avec les parents et soutiens courageux qui ont investi sans compter : achat du terrain d’1Ha avec zone constructible en septembre 2021 : 400 000€ par plus de 30 associé-e-s, suite au refus des banques de nous prêter… car nous n’avions pas encore l’agrément d’école : le chien se mord la queue. Il est temps que notre droit à bâtir l’ERP, une école, une autre approche de notre relation à la nature, soit respecté.

Dans tous les compartiments de l’écosystème, la diversité, c’est la vie. Le système éducatif en général ne peut que sortir grandi, plus dynamique et imaginatif, de l’émergence d’explorations pédagogiques. Il y a un siècle, Célestin Freinet, Maria Montessori, John Dewey, dont nous nous inspirons directement, ont bouleversé le paysage éducatif, afin qu’aujourd’hui des pédagogues comme Philippe Meirieu préconisent “l’invention perpétuelle” à partir de toutes les approches, pour le bien d’une situation d’apprentissage, d’une classe, d’un enfant.

Les école de la forêt, les “perma-écoles” ont leur rôle à jouer.

Et tout simplement parce que je n’ai jamais rien vu de plus beau que mon fils grandissant dans ce milieu, dans ce cadre, jamais une once de renoncement ne m’habitera. Parce qu’il ne s’agit pas que de Mathieu, il s’agit d’une génération.

C’est la fondation-même de la relation humain-planète qui est en jeu.

Signer la pétition

Garantissez l'indépendance rédactionnelle et financière de Sans transition !