La Métropole nous raconte des histoires depuis trop longtemps, maintenant elle nous met au lit ! Hier soir, sous l'ombrière du Vieux port, s'est déroulée dans une ambiance déterminée mais bon enfant, une soirée pyjama contestataire organisée par
ANV-COP 21 (Action Non Violente Cop 21) et MarsMob (Collectif Marseillais des Mobilités de demain). Ces Marseillais-es sont venu-es exprimer dans un second degré revendicatif leur colère face à la décision de la Métropole Aix Marseille d'arrêter les métros à 21h30.
La population marseillaise stupéfaite a découvert cette suspension du trafic pour deux ans par une fuite dans la presse pour raison de modernisation des rames à peine un mois avant son démarrage. La plupart a d'abord cru à une blague avant de voir cette information se confirmer par la Métropole qui, contrainte, a admis en urgence la nouvelle.
Dans la seconde ville de France, où l'on sait que les mobilités urbaines font déjà défaut et où, pour des raisons écologiques et sociales évidentes, il est primordial de développer massivement les transports en commun, la décision de suspendre en soirée les métros est un affront fait aux habitantes. Est-ce que la Métropole voit les Marseillais-es comme des pantouflards ? On la prend au mot !
Sous l'ombrière, des personnes en pyjamas, en peignoirs avec oreillers et peluches ont crié « Si t'es fier d'être Marseillais, va te coucher ! ». On pouvait voir des pancartes avec écrit «RTM : Droit au lit ! » ou « L'avenir appartient à la France qui se couche tôt ! ».
Cette décision unilatérale, sans aucune concertation ni débat lors des conseils métropolitains, va à l'encontre des besoins de déplacements de la population marseillaise. Marseille palpite le jour comme la nuit mais la Métropole fait abstraction des milliers de travailleuses et travailleurs qui exercent leur activité en soirée, des milliers de touristes dans la ville ou simplement des habitant-es qui ne se couchent pas avec les poules.
« Nous sommes pour la modernisation du métro mais regrettons les conditions de sa mise en place et sommes prêt.e.s à échanger avec les parties prenantes pour trouver une solution alternative plus viable pour les Marseillais.es.» explique Pierre Delareux du Collectif Marsmob
Face aux objectifs climatiques fixés à l'international, les politiques devraient faire le maximum pour trouver des alternatives à la voiture dans l'objectif d’accélérer la transition énergétique mais la Métropole, elle, pousse par cette décision les usagers à se reporter vers des modes de transport plus carbonés. Nous rappelons que 38% de émissions de gaz à effets de serre sont dues au trafic routier et que, si rien ne change rapidement, la température au sol dans les îlots de chaleur sera de 90° en 2050 !!
Lors de travaux du même type, des choix différents ont été opérés dans d’autres villes. Pourquoi à Marseille, seconde ville de France, ne peut-on pas faire autrement ? Les Marseillais-es ne doiventils pas se déplacer en soirée ? Faut-il s’attendre à d’autres contraintes dans le futur ?
Les usager.es refusent ce « couvre feu urbain » et réclament de la transparence ! Nous demandons au plus vite l’ouverture d’un vrai canal de dialogue entre les représentant.es de la société civile, la Métropole et la RTM.
La gestion des mobilités alternatives à la voiture individuelle dans notre ville a été délaissée. Les Marseillais-es souffrent tous les jours de la pollution et de l'omniprésence des voitures. La Métropole et la Ville de Marseille doivent cesser de se rejeter l’inaction l'une sur l'autre et travailler ensemble à un changement profond des mobilités !
