Par Alternatiba
Comme plus de 80% des Françaises et des Français, Alternatiba Paris et tout le mouvement climat est aux côtés des mobilisations contre la réforme des retraites qui, si mise en application, accélérerait le dérèglement climatique et aurait des conséquences encore plus néfastes sur les jeunes et les plus précaires.
Après une première tentative en 2020, stoppée par les mobilisations sociales et par la pandémie, le gouvernement soumet de nouveau son projet de réforme des retraites, injuste et impopulaire. Cette réforme intervient dans un contexte de difficultés financières croissantes pour les français et les françaises, dûes à l’inflation, et fait peser un risque d’autant plus important sur leurs épaules. Cette réforme va également à rebours des actions nécessaires pour faire face à la crise climatique : repousser l’âge de départ à la retraite, c’est aussi détruire la planète.
Une réforme qui aggrave les injustices sociales
La réforme est injuste pour les plus précaires, qui vivent moins longtemps. Ils ne pourront pas profiter de la retraite, en bonne santé, car leur travail est pénible : pour les 5% des français les plus pauvres, 25 % des hommes et 13 % des femmes meurent avant 62 ans. Cette réforme est aussi un poids supplémentaire pour la jeunesse, de plus en plus précaire et qui va subir tout au long de sa vie le dérèglement climatique. Cette catégorie de la population peut s’attendre à une durée de vie plus courte qu’aujourd’hui à cause des pollutions, des conditions de vie et des conditions météorologiques.
Lucie Chhieng, porte parole d’Alternatiba Paris : “ Cette réforme est injuste pour de nombreuses catégories de la population. Je pense aux personnes migrantes, qui seront de plus en plus nombreuses en raison du dérèglement climatique. Leur carrière hachée ne leur permet pas d’arriver à une retraite décente. C’est intolérable de constater que les choix politiques ne sont pas à la hauteur de l’urgence : l’économie peut être réajustée, le climat lui ne peut pas.”
Une réforme qui est climaticide
Travailler plus, pour produire plus, c’est polluer plus : construite sur un modèle économique productiviste qui détruit les ressources et la planète, la réforme des retraites va à rebours de l’urgence climatique. À l’heure où il nous faut repenser le rapport au travail et au monde, le compte n’y est pas.
La réforme des retraites va accélérer le dérèglement climatique par le financement des énergies fossiles. L’incertitude de l’âge de départ et du montant de la pension de retraite incite celles et ceux qui le peuvent à constituer une épargne supplémentaire dans le privé, auprès de gestionnaires d’actifs. Ces épargnes seront donc gérées par des assureurs et des banques, qui financent majoritairement les énergies fossiles : c’est le cas notamment de BNP Paribas, mise en garde par 3 ONG en octobre 2022, pour son financement aux énergies fossiles. Par l’intermédiaire de son gestionnaire d’actifs BNP Paribas AM, qui permet aux Français de constituer une épargne supplémentaire en vue de la retraite, la banque pourra continuer à investir dans de nouveaux projets d’énergies fossiles.
Une réforme qui empêche la mise en oeuvre d’une politique climatique ambitieuse
Les choix politiques faits aujourd’hui ne sont pas à la hauteur de l’urgence climatique. Pour le gouvernement Borne, il y a urgence à réformer les retraites alors que le Conseil d’Orientation des Retraites ne cesse de répéter que cette réforme est inutile. En parallèle, les scientifiques du GIEC alertent depuis des dizaines d'années sur les dangers du dérèglement climatique causé par l’Homme. Où est la volonté de mettre en place une politique ambitieuse à long terme face à la crise climatique en cours ?
Le gouvernement, en centrant le débat public sur le sujet de la réforme des retraites, cache son sabotage climatique.
Pour la justice climatique et sociale, le mouvement climat est aux côtés des jeunes, des grévistes et des organisations syndicales contre la réforme des retraites cet après midi et tout au long des mobilisations.
