[TRIBUNE] De l’argent citoyen pour sauver la planète.

Réchauffement climatique, secteur du soin à bout de souffle, transition alimentaire nécessaire, montée de la précarité dans les banlieues et les campagnes,… : la liste des défis sociétaux auxquels nous faisons face est longue. De nombreuses entreprises, dites de l’économie sociale et solidaire, cherchent à apporter des réponses à ces défis en mettant l’impact social et environnemental au coeur de leur action, avant la recherche d’un profit financier. Pour autant, le financement de ces entreprises utiles n’est pas une mince affaire. Depuis 40 ans, des clubs d’épargne locale, les Club d'investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l'Epargne Solidaire (CIGALES), soutiennent ces entreprises de proximité au service d’un monde plus juste.


Les citoyens sont prêts à utiliser leur épargne pour financer des causes socialement et écologiquement utiles
Orienter la finance vers des projets vertueux à l’échelle locale est essentiel. Mais comment le faire valoir à sa banque si cette dernière est mondialisée et a pour objectif la maximisation du profit avant tout ? Nous sommes de plus en plus de citoyens à voir l'incompatibilité entre la résolution des problèmes sociétaux que nous constatons au quotidien et la quête permanente de performance financière. Une solution à ce problème consisterait à accepter de faire diminuer la pression sur les rendements financiers pour soutenir les projets socialement et environnementalement les plus utiles à se développer. Qu’est ce qui nous empêche de le faire aujourd'hui ? En réalité, c'est déjà possible : des dispositifs existent pour les citoyennes et citoyens qui souhaitent favoriser une vision de long terme et qui acceptent d’avoir le « capital patient ».

Chaque citoyenne et citoyen peut, quels que soient ses revenus et son métier, contribuer à construire un monde meilleur avec quelques euros par mois
Alors que faire pour accélérer la transition ? Attendre le grand soir et un nouveau contrat social ? Faire confiance aux acteurs bancaires historiques pour mieux prendre en considération le bien commun ? Garder son épargne sous son matelas ? Si l’idée de rester passif face aux défis qui nous entourent vous dérange, sachez qu’il existe des solutions pour faire bouger les lignes à son échelle, avec ses propres moyens, au profit de projets locaux.
Chaque citoyen peut, sur n’importe quel territoire, s’organiser en créant un club d’investissement solidaire. Ces clubs, constitués en moyenne d’une douzaine de personnes permettent de mutualiser de l’épargne citoyenne, en moyenne 25€ par mois par personne, et de réaffecter ce pot commun en investissant dans des projets vertueux à côté de chez soi selon le principe démocratique « 1 personne = 1 voix ». En France, cette solution existe depuis 40 ans et s’appelle CIGALES. A contrario des plateformes de financement participatives en ligne, l’ADN des CIGALES repose sur les rencontres humaines sur son territoire: l’activité des clubs permet de rencontrer des personnes avec des valeurs communes près de chez soi, mais aussi de rencontrer des porteurs de projets du territoire en leur apportant un financement, des compétences, un soutien moral et parfois même un coup de main !
« Nous avons financé un petit restaurant/snack qui est devenu ma cantine ainsi que la boulangerie qui est devenue ma boulangerie régulière. » (Verbatim d’un cigalier)

Placer son épargne auprès d’acteurs financiers éthiques et transparents
Un autre levier d’actions consiste à placer son épargne dans une banque éthique, telle que La Nef, transparente sur l’affectation des fonds et proposant la possibilité de sacrifier une partie de ses intérêts pour soutenir exclusivement des projets écologiques et sociaux. Il existe aussi des fonds d’investissements sous forme de coopératives citoyennes, tels que le fonds Garrigue qui finance l’innovation au sein de l’économie sociale et solidaire. Toutes ces initiatives qui méritent d’être mieux connues sont à disposition de tous les citoyens qui souhaitent investir et s’investir autrement, au service de projets vertueux.

Les petits ruisseaux font les grandes rivières
Au-delà du contre-modèle financier, le mouvement des CIGALES est un lieu d’apprentissage de la finance. Les CIGALES ne se revendiquent pas comme des professionnels de la finance mais comme un mouvement citoyen pour faire transition. Cependant, les citoyens qui rejoignent le mouvement apprennent les bases de la finance et obtiennent des compétences par le “faire” au contact des autres citoyens et des entrepreneurs, aussi bien sur des sujets d’investissement, d’entrepreneuriat ou surtout sur les modes de prises de décisions démocratiques et collectives.
Chaque année, ce sont près de 3 000 citoyens dans plus de 200 clubs CIGALES qui investissent plus de 500 000€ dans des centaines d’entreprises socialement et écologiquement utiles.
« Cela apporte un ancrage sociétal fort, qui vient des habitants du territoire, et non de financeurs délocalisés. » (Verbatim d’un porteur de projet accompagné par un Club CIGALES)

Alors pourquoi pas vous ?
Pour rejoindre le mouvement et se lancer dans une expérience démocratique utile et pragmatique, pour démultiplier les investissements citoyens qui ont fait leurs preuves depuis 40 ans et faire naître des nouveaux projets utiles à la société et à la planète c’est par ici :
- Participer aux 40 ans des CIGALES le vendredi 8 décembre 2023 à l’Académie du climat à Paris (places limitées)
- Contacter votre Association Régionale des CIGALES en région pour rejoindre ou créer un club CIGALES: www.cigales.asso.fr
- Ouvrir un compte à la NEF : www.lanef.com
- Prendre des parts sociales chez Garrigue investissement : www.garrigue.org
- Participer au mois de l’Economie Sociale et Solidaire : www.mois-ess.org

Signataires :
- Fédération Nationale des CIGALES
- La NEF
- Garrigue