[THEMA] Quand préserver des terres fait revenir l’emploi

Publié le lun 16/01/2023 - 10:04

Par Estelle Pereira

Entre 2009 et 2011, pour protéger le champ captant des Hauts-Prés, l’agglomération Seine-Eure a acheté des terres qu’elle a réservées à l’agriculture biologique. Quelques années plus tard, les emplois industriels ont été remplacés par des emplois dédiés à l’alimentation durable.

C’est pour préserver une zone de captage d’eau alimentant 40 000 personnes que l’agglomération Seine-Eure décide d’acquérir 110 hectares de terre en 2009 pour les destiner à l’agriculture biologique. Désormais, le « pôle bio des Hauts-Prés », situé sur la commune du Val-de-Reuil, accueille un céréalier en agriculture biologique sur 80 hectares et quatre maraîchers, dont un est encore en espace-test. Ils cultivent des légumes et fruits bio sur 30 hectares qu’ils commercialisent sur place tout en fournissant les cantines scolaires via la régie « les deux Airelles ».

Sur le terrain, la collectivité a rénové un hangar industriel de 10 000 m² abandonné par une ancienne usine de fabrication de barils. À l’intérieur, on y trouve un traiteur, une brasserie, un espace de transformation et d’emballage ainsi qu’un lieu de rencontre autour de la sensibilisation à la nourriture durable. « Tout s’articule correctement : entrées des engins agricoles, chaîne de conditionnement proche du déchargement par chariots mobiles, zones de nettoyage, de séchage, d’étiquetage, de mise en cagettes… », font valoir Sabine Becker et François Rouillay, promoteurs de l’autonomie alimentaire. Cette organisation complète, de la graine à l’assiette, se ressent sur le prix. « Plus on va vers des circuits courts, moins les menus nous coûtent cher », se félicite Olivier Le Bars, directeur d’exploitation de la régie des Deux Airelles. L’investissement de la collectivité a permis la création d’une soixantaine d’emplois, soit autant que ceux qui avaient disparu avec la fermeture de l’usine.

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