[PORTRAIT] Thomas Wagner, la bourse ou la vie

Publié le lun 22/11/2021 - 15:00
© Thomas Wagner

Par Quentin Zinzius

Faire une école de commerce, travailler dans la finance. Puis devenir vulgarisateur scientifique sur le climat, et défendre un modèle de société écologique et décroissante. Une transition entre deux mondes diamétralement opposés, que Thomas Wagner, alias Bon Pote, a pourtant parfaitement réussi. Portait.

Il a été repris par Cyril Dion, Delphine Batho, ou encore Arthur Keller. Thomas Wagner, alias « Bon Pote », a été popularisé cet été pour son travail de vulgarisation sur Internet autour du dernier rapport du GIEC. D’une plume franche, parfois cinglante, ce parisien de 35 ans a mis à la portée de tous l’essentiel d’un rapport scientifique de près de 4000 pages. Une prouesse ? Les messages d’encouragement le laisse croire. Pour lui, c’était plutôt une nécessité : « Il faut que tout le monde puisse comprendre l’urgence climatique », résume-t-il.

Dissonance cognitive

Pourtant, il y a un an encore, Thomas Wagner était conseiller en finance pour une des plus grandes banques françaises. Un travail « confortable mais pas vraiment éthique », assume-t-il, et assez éloigné de ses convictions écologiques et sociales, qu’il cultive depuis l’enfance. « C’est une curiosité que je tiens de mon père, raconte-il, mais elle a vraiment pris de l’importance ces dernières années ». Alors après dix années de « dissonance cognitive », il quitte finalement son travail, et matérialise ses convictions via la création d’un blog : Bon Pote.

Influenceur climat

En partenariat avec des scientifiques et le CNRS, le consultant en surveillance des marchés financiers devient blogueur-vulgarisateur, et démystifie les principaux sujets écologiques et sociétaux, souvent en lien avec l’actualité : inondations, aviation, pollution, décroissance… Des thématiques et un travail appréciés, puisqu’il est aujourd’hui suivi par plus de 30 000 abonné·es sur les réseaux sociaux, et parvient depuis peu à se verser un salaire. « C’est un équilibre encore fragile parce que Bon Pote évolue constamment, et je ne sais pas ce qu’il sera en 2022. Mais à terme, peut-être qu’il deviendra un média à part entière », entrevoit le principal intéressé. En attendant, le climat s’est bel et bien fait un nouvel allié.

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