Dix ans après son adoption, l’Accord de Paris ressemble à une promesse trahie. Selon le dernier rapport Emissions Gap Report du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), parut début novembre, seuls 60 pays – couvrant 63 % des émissions mondiales – ont soumis de nouveaux engagements climatiques à temps. Le reste du monde a manqué le rendez-vous. Résultat : la planète reste sur une trajectoire de réchauffement de 2,5 °C à 2,8 °C, bien au-delà des limites fixées en 2015.
Loin d’amorcer la rupture espérée, la décennie écoulée a vu les émissions repartir à la hausse : +2,3 % en 2024, un record historique. Même les puissances du G20, responsables de 77 % des émissions, n’ont guère renforcé leurs ambitions. Et le retrait annoncé des États-Unis du traité efface à lui seul les maigres progrès enregistrés.
Pour le PNUE, les États ont désormais « eu trois occasions de viser juste, et raté les trois ». Les conséquences sont claires : le seuil de +1,5 °C sera franchi dans la prochaine décennie. Face à cet échec collectif, l’enjeu n’est plus seulement de tenir parole, mais d’empêcher que la promesse de Paris ne devienne le symbole d’une abdication climatique.
