CATHERINE BONDUAU-FLAMENT : « UN BÂTIMENT FRUGAL OPTIMISE LES ÉLÉMENTS NATURELS POUR ÊTRE DÉSIRABLE ET CONFORTABLE »

Publié le lun 03/07/2017 - 16:18

Des logements sociaux en béton de chanvre à Paris (75), une ancienne grange rénovée et transformée en maison des étudiants à Marne-la-Vallée (77), un musée qui optimise les apports en lumière ambiante à Patrimonio (Haute-Corse)… Ces bâtiments sont tous construits dans le respect des principes de la frugalité : des matériaux simples, peu nombreux, et une optimisation des propriétés naturelles et locales. Ils font aussi partie des projets que donnaient à voir le OFF du développement durable, jeudi 29 juin, dans cinq villes de France : Paris (75), Lyon (69), Marseille (13), Montpellier (34) et Nantes (44). À Montpellier, l'événement était co-animé par Catherine Bonduau-Flament, directrice de l’association ECOBATP LR, et Dominique de Valicourt, gérante de l’Institut Méditerranée du Bâtiment et de l’environnement. Sans Transition ! a rencontré la première.

Quel est l’objectif des OFF du développement durable ?

L’idée, c’est de mettre en avant des projets pionniers qui deviendront la norme de demain. Par projets « pionniers », nous entendons des bâtiments qui sont innovants tout en utilisant des techniques traditionnelles. Les projets que nous essayons de mettre en lumière sont aussi ceux qui font la part belle au temps passé sur le chantier, à l’artisanat, aux savoir-faire ancestraux. Nous voulons amener les gens à sortir des standards et des normes de la technologie pour remettre l’humain au cœur de la conception. Ce sont des projets un peu en décalage avec ce qui se fait aujourd’hui, et qui n’ont pas encore beaucoup de visibilité. Ce que nous voulons, c’est les mettre en lumière.

Cette année, le thème était celui de la frugalité… Un bâtiment frugal, qu’est-ce que c’est ?

Un bâtiment frugal, c’est un bâtiment low-tech, qui utilise donc très peu de technologie. Un projet frugal optimise les éléments naturels, comme la lumière, la végétation, les matériaux locaux, pour faire un bâtiment désirable, confortable, qui remette l’humain au cœur de sa conception, et qui, dans son coût aussi, reste frugal. C’est Alain Bornarel, chef de file de l’ICEB (Institut pour la conception éco-responsable du bâti, ndlr), qui a proposé ce sujet. Il est précurseur sur cette thématique, et a co-écrit un ouvrage justement intitulé Le Bâtiment frugal.

Pourquoi les journées comme celles-ci sont-elles importantes pour les acteurs de la transition, selon vous ?

Aujourd’hui, dans notre société, et particulièrement avec le numérique, tout va tellement vite qu’il est difficile de s’extraire du quotidien et de prendre du recul. Les journées comme celles-ci permettent de ralentir et de réfléchir ; de s’arrêter, comme dans une bulle. C’est également essentiel de montrer qu’aujourd’hui on peut faire des bâtiments d’une manière différente de ce que la norme nous impose. J’ai été agréablement surprise. Les personnes présentes étaient réellement attentives, et il y a eu de vrais échanges. Je crois que tout le monde était très satisfait des conférences.

Plus d'info :
Ecobatp LR
ICEB
Institut Méditerranéen du Bâtiment et de l'Environnement

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