[ATMOSUD] Baisse des émissions de gaz à effet de serre : des disparités fortes entre les régions

Publié le dim 19/10/2025 - 17:45

À l’occasion de la Journée nationale de la qualité de l’air 2025, Atmo France publie une analyse inédite des inventaires régionaux des émissions atmosphériques réalisées par les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA). Ces données locales offrent une vision territoriale fine et opérationnelle des émissions de gaz à effet de serre (GES) - un outil stratégique pour piloter la transition climatique et énergétique au plus près du terrain.

Des baisses réelles, mais inégales selon les territoires

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Entre 2010 et 2022, les émissions de GES ont reculé de 21 % en moyenne nationale, une tendance à la baisse confirmée dans toutes les régions métropolitaines.

Certaines se distinguent par des progrès notables, comme le Grand Est, l’Île-de-France ou Auvergne-Rhône-Alpes (-25 à -36 %), tandis que d’autres enregistrent des baisses plus modestes (- de 11 % en Bretagne ou Occitanie).

Comme à l’échelle nationale, le 1er secteur d’activité émetteur de GES est le transport routier pour les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Nouvelle Aquitaine et Occitanie en 2022. 

En Grand Est, Hauts-de-France, Normandie et Provence-Alpes-Côte d’Azur, le secteur Industrie – Energie - Déchets est le 1er secteur émetteur de GES. 

Avec une forte densité de logements et d’activités tertiaires, le secteur Résidentiel – Tertiaire est la source principale de GES de la région Île-de-France.

Les régions Bretagne et Pays de la Loire, avec une part conséquente d’activités agricoles voient logiquement ce secteur se hisser en 1er secteur émetteur de GES. 

Ces différences de profil d’émission se retrouvent dans les facteurs expliquant les améliorations relevées entre 2010 et 2022. En effet, les régions à forte activité économique se sont appuyées sur la modernisation industrielle et la transition énergétique. L’Île-de-France a bénéficié de l’effort mené sur la rénovation des logements et de la sobriété énergétique. Quand la Bretagne et les Pays de la Loire ont bénéficié des évolutions des pratiques agricoles (telles que la réduction de l’usage des engrais minéraux et organiques, amélioration de la gestion des déjections et évolution des pratiques culturales) et la réduction des cheptels.

Toutefois, le transport routier reste le point sensible avec des baisses faibles des émissions de GES : la hausse du trafic sur toutes les régions sauf l’Ile-de-France, compense en partie les gains liés à l’efficacité des véhicules.

Les inventaires : la boussole des politiques locales

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Un inventaire des émissions recense, secteur par secteur, les quantités de polluants et de GES émises sur un territoire. Ces données régionales, produites par les AASQA et portées par Atmo France, offrent une granularité unique, révélant des spécificités invisibles à l’échelle nationale.

Concrètement, l’inventaire est la boussole des politiques publiques locales : sans lui, impossible d’évaluer l’impact réel des actions engagées ni de fixer des priorités adaptées au territoire.

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« Nos inventaires régionaux sont la clé pour transformer les ambitions nationales en actions locales. Sans données locales et leur mise en commun, les politiques publiques restent aveugles », déclare Catherine Hervieu, présidente d’Atmo France et Atmo Bourgogne-Franche-Comté

Agir vite et ensemble

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Dans un contexte de crise climatique, énergétique et sanitaire, la réussite des politiques publiques repose sur une approche transversale et cohérente entre air, climat, énergie et santé.

Ces quatre enjeux sont étroitement liés : améliorer la qualité de l’air, c’est aussi réduire les émissions de GES, préserver la santé publique et renforcer la résilience énergétique des territoires.

Les inventaires régionaux réalisés par les AASQA constituent donc un levier indispensable pour agir vite et juste, en orientant les décisions des collectivités, des acteurs économiques et de santé là où leur impact sera le plus fort et le plus durable.

Atmo France appelle à renforcer la coopération entre collectivités, agences de santé, chambres d’agriculture et réseaux d’élus pour bâtir une coalition santé–climat–air–énergie.

Des tribunes et événements communs seront organisés dans les prochains mois pour amplifier cette mobilisation.

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