Une cafétéria végétarienne, culturelle et solidaire inaugurée sur le campus de l'université Toulouse Jean Jaurès

Publié le lun 20/03/2017 - 11:27

La cafétéria Curupira sera inaugurée le 16 mars 2017 sur le campus de l'université Toulouse Jean Jaurès. Ce restaurant-salon de thé végétarien et culturel est portée par trois anciens étudiants du master « Nouvelle économie sociale » associés dans une société coopérative et participative (Scop). Encore une preuve concrète de la compatibilité entre entrepreneuriat et solidarité. Rencontre avec Audrey Bretaudeau, cogérante de Curupira.  

Comment est né ce projet de cafétéria bio et culturelle sur le campus ?

Le projet est né il y a trois ans. Nous étions étudiants en licence Économie sociale. L'un de mes actuels associés a lancé cette idée dans le cadre d'un devoir universitaire. L'université était alors en pleine reconstruction et nous avons étudié la possibilité d'implanter une structure de l’Économie sociale et solidaire dans les nouveaux locaux. Nous avons rencontré des personnes de l'UFR de psychologie qui cherchaient à implanter une cafeteria atypique dans leurs locaux. Nous avons alors proposé de créer sur le campus une cafet' préparant des plats végétariens élaborés avec des produits locaux et de saison.

Pourquoi proposer des produits végétariens mais pas forcément bio ?

L'idée est de pouvoir proposer un menu équilibré à un tarif « étudiant » de 5 euros. Un prix pour lequel il serait difficile de vendre de la viande de qualité. Et nous nous sommes aussi rendu compte qu'il y avait beaucoup de végétariens sur le campus et qu'aucune offre ne leur était adressée.

Concernant la qualité des produits, ils ne sont pas toujours bio mais issus de l'agriculture paysanne. Nous connaissons les producteurs et ils n'utilisent presque pas d'intrants chimiques.

Tous les jours nous proposons un repas (6,10 euros – 5 euros pour les étudiants) composé d'un plat du jour et de fruits en dessert.

Curupira est aussi un lieu « culturel » ?

Oui. La soirée d'inauguration du 16 mars va lancer notre saison culturelle. Pour commencer, nous présenterons une exposition de photos sur l'Arménie. Outre les expos, nous sommes en mesure d'organiser des petits concerts.

Vous vous qualifiez également de cafétéria « solidaire ». Pour quelle raison ?

La solidarité, nous la retrouvons à plusieurs niveaux du projets. D'abord avec les producteurs. Nous faisons travailler des paysans du territoire en les rémunérant le plus justement possible. Mais aussi avec les étudiants, en leur proposant un menu à 5 euros. Enfin, nous sommes trois associés dans la société coopérative qui porte le projet. Ce statut juridique n'est pas anodin. Nous voulions une organisation interne qui soit la moins hiérarchisée possible et où tout le monde puisse s'exprimer. Nous avons recruté une personne pour s'occuper de la cuisine. L'idéal serait qu'elle puisse nous rejoindre en tant que sociétaire de la Scop (Société coopérative et participative).

Pour finir, expliquez nous ce que signifie « Curupira » ?

C'est le nom d'une légende tirée du folklore brésilien. En langue tupi, le « curupira » est l'esprit de la forêt. Il protège cette dernière de ceux qui en abusent : ceux qui coupent plus de bois qu'ils n'en ont besoin, ceux qui chassent à l'excès... Curupira a les pieds à l'envers. Donc, lorsqu'on le traque, on se trompe toujours de sens. D'où notre baseline : « Curupira, la culture du sens ».  

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