[INTERVIEW] Hélène Taquet : « J’espère que dans dix ans, nous produirons en France 50% des fleurs vendues ici ! »

Publié le mer 29/09/2021 - 14:00
Crédit : Thomas Lombard

Propos recueillis par Catherine Stern

Productrice de confettis de pétales de fleurs séchées dans le Cambrésis avec son entreprise Popfleurs, Hélène Taquet a co-créé le collectif de la Fleur française en 2017 pour encourager la relocalisation de la production.

Comment vous est venue l’idée de créer le collectif de la Fleur française ?

En cherchant des informations sur la fleur coupée, j’ai découvert un manque de transparence. Le collectif que j’ai co-créé en 2017 permet de répertorier les professionnel·les de la fleur coupée française : horticulteurs et horticultrices, fleuristes qui utilisent au moins 50% de fleurs françaises sur l’année et grossistes. Cela répond à deux besoins : celui des particuliers qui cherchent de plus en plus de produits locaux, de saison, et celui des professionnels (fleuristes, cosmétique, restaurants, huiles essentielles, mode…) à la recherche de fournisseurs. Cela a pris très vite grâce au bouche à oreille puisque nous avons commencé à une vingtaine et que nous sommes 250 membres aujourd’hui.

Mais avec 85% des fleurs vendues en France venant de l’étranger et 385 horticulteurs et horticultrices restant contre 8000 dans les années 80, comment voulez-vous inverser la tendance ?

Notre collectif promeut le slow-flower : des fleurs qui poussent au rythme des saisons, dans des serres non chauffées, cultivées le plus naturellement possibles et vendues le plus près possible.

Nous faisons de l’aide à l’installation, des conférences dans les écoles pour sensibiliser les fleuristes aux fleurs françaises et nous avons organisé la première journée de la fleur française le 27 juin dernier. Mon objectif est aussi qu’on puisse légiférer pour faire afficher le pays de production des fleurs.

Comment voyez-vous l’avenir de la filière ?

Avec un hectare de fleurs, on peut vivre et même embaucher ! Et ce sont des métiers qui peuvent rendre les gens heureux. De nombreuses fermes aux fleurs se créent. De plus en plus de personnes s’inscrivent au collectif. Des gens voudraient créer des fermes mais ne trouvent pas de formation. C’est pourquoi nous contribuons aussi à réhabiliter les formations horticoles-fleurs à couper qui ont été supprimées des lycées agricoles. J’espère que dans dix ans, nous produirons en France 50% des fleurs vendues ici ! C’est dans l’air du temps car on veut consommer localement et recréer des emplois.

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www.collectifdelafleurfrancaise.com

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