[FESTIVAL] Entre Rhône et Saône

Pour réconcilier les Lyonnais·es avec leurs cours d’eau, la Ville de Lyon a décidé d’imaginer avec les associations du territoire une nouvelle édition au festival « Entre Rhône et Saône », lancé l’an dernier. Celui-ci aura lieu du 30 juin au 2 juillet 2023, en partenariat avec Sans transition !
Entretien avec Audrey Hénocque, 1ère Adjointe au Maire de Lyon déléguée aux Finances, à la Commande Publique et aux Grands événements.

Pourquoi avoir imaginé un festival pour reconnecter les Lyonnaises et Lyonnais à leurs cours d’eau ?

C’était une évidence parce que Lyon est traversée par ces deux cours d’eau qui font toute sa géographie et son histoire. Le Rhône est un grand fleuve, la Saône est la plus grande rivière de France, et cette confluence entre les deux, unique, est un élément marquant de l’identité de Lyon. Malheureusement, les Lyonnais·es ont progressivement tourné le dos à leurs cours d’eau, qui ont été malmenés et enfermés dans des quais. Avec cette urbanisation, les liens entre les ha- bitants et la nature se sont coupés et nous nous sommes dé- connectés. Il est aujourd’hui primordial que les Lyonnais.es se reconnectent avec leurs cours d’eau car cette proximité et cet attachement facilitent la prise de conscience d’une ressource indispensable qu’il nous faut préserver. En effet, le soir de la clôture du festival, lors de la 1ère édition le 3 juillet 2022, il y a eu cet énorme glacier italien qui s’est effondré - la Marmo- lada dans le massif alpin des Dolomites - ; ce symbole nous rappelle, à nouveau, la nécessité de préserver cette ressource.

Quel est le bilan de cette 1ère édition ?

C’est une dynamique très positive. Sur la plateforme de démo- cratie participative « Oyé », les festivaliers ont pu donner leur avis. 73% se disaient satisfaits ou très satisfaits, et 40% ont même indiqué que les activités réalisées leur ont donné envie de faire évoluer leurs pratiques et leurs comportements !

Beaucoup de festivaliers ont également aimé l’ambiance fa- miliale et sereine du festival. Pour nous, c’est important de proposer un grand festival d’été pour sensibiliser à l’eau et ses enjeux, mais aussi d’offrir à toutes ces personnes qui ne partent pas forcément en vacances des activités gratuites, lu- diques et artistiques.

Comment le festival aborde-t-il la question de l’eau sous toutes ces formes ?

Beaucoup d’activités se déroulent sur l’eau. Etre en lien avec cet élément naturel donne envie de le protéger. Il y a vraiment une appropriation des cours d’eau par le sport et la culture lors du festival. Mais à côté, un tiers de la programmation est proposée par des associations et des acteurs environne- mentalistes. Près de 25 opérateurs – dont les associations de protection de la nature ou de découverte des milieux naturels - proposent ainsi des activités comme des balades thématiques sur les questions de la biodiversité, de la faune et de la flore ou sur l’histoire du Rhône et de la Saône.

Dans le contexte de changement climatique, comment sensibilisez-vous les festivaliers à la raréfaction de la ressource ?

Pour tous les acteurs présents sur le festival, préserver la res- source est inscrit dans leur ADN. Ainsi, à travers les activités proposées, tous abordent directement ou indirectement la question de sa raréfaction et des solutions à mettre en œuvre dès à présent sur notre territoire.

Plus globalement, il faut traiter cette question majeure avec responsabilité grâce à des actions concrètes, en lien avec l’en- semble des acteurs locaux. Et c’est à des institutions comme la Ville de Lyon d’impulser le mouvement collectif pour faire face à cette problématique, comme nous le faisons par exemple avec la démarche Lyon 2030.

Quels seront cette année les temps forts du festival ?

Il y en a beaucoup ! Plus de 350 rendez-vous sont proposés ! D’abord le côté festif est attendu par tous. Le samedi, en fin de journée, une parade va défiler de la Saône au Rhône. C’est la parade du « banc de poissons » créée par le collectif « Aé- rosculpture ».

Deux concerts sont également programmés sur les quais du Rhône le vendredi et le samedi soir : l’orchestre de l’Opéra de Lyon interprétera « Water music » d’Handel au niveau du pont de la Guillotière sur une chorégraphie imaginée par les « Pokémon Crew ».

Et côté Saône, la compagnie « Ilotopie » proposera un nouveau spectacle aquatique le samedi soir. De quoi plonger dans un grand bain (re)créatif !