Viticulture - Cécile Claveirole (France Nature Environnement) : « Des alternatives aux pesticides peuvent être rapidement mises en place »

Publié le lun 19/03/2018 - 17:01

C'est la semaine des alternatives aux pesticides, du 20 au 30 mars prochain. À cette occasion, Sans Transition ! Occitanie est partenaire d'un café-débat, organisé par France Nature Environnement Languedoc-Roussillon (FNE LR), sur les alternatives aux produits phyto dans la viticulture, jeudi 22 mars, au Gazette Café de Montpellier. Trois questions à Cécile Claveirole, référente agriculture pour FNE et intervenante dans la discussion de jeudi prochain. 

Pourquoi la viticulture est-elle emblématique des problématiques liées à l'usage des produits phyto ?

La vigne est une production emblématique du Languedoc. Mais c'est aussi une des productions sur lesquelles on utilise le plus de pesticides. Paradoxalement, la viticulture est aussi un secteur dans lequel des évolutions rapides sont possibles. C'est en viticulture que l'on rencontre le plus d’AOC (Appellation d'Origine Contrôlée) et de producteurs bio.

Peut-on aujourd'hui aisément se passer de pesticides dans ce secteur ?

Cela est plus facile que pour les grandes cultures de céréales. Notamment parce que l'enherbement dans les rangs de vigne est facile à mettre en œuvre. Par ailleurs, la répartition de haies en bordure des parcelles peut en général se faire sans trop de difficultés. Ces dispositions permettent de diminuer l'utilisation des pesticides car elles facilitent le développement d'insectes dits « auxiliaires » qui s’attaquent aux parasites de la vigne.

Si les agriculteurs ne traitent plus, ils auront en général des rendement moins importants. Mais les viticulteurs bio s'en sortent néanmoins très bien. Les principaux risques dans la viticulture sont d'ailleurs davantage liés aux aléas météo (gel, grêle...) qu'aux maladies et parasites.

Quelles sont les principales alternatives aux pesticides en viticulture ?

Nous l'avons vu, il y a les insectes auxiliaires. En bio et même en conventionnel, le cuivre est utilisé comme alternative aux traitements chimiques, notamment pour lutter contre une maladie comme le mildiou. Mais le cuivre a tendance à trop s'accumuler dans les sols. Des expérimentations sont tentées, comme le mélange de cuivre et d'huiles essentielles ou de tisane de plantes, avec des résultats intéressants.

Mais l'utilisation de pesticides reste liée au rendement que l'on attend. Les GGP (Indication Géographique Protégée) et les AOP (Appellation d'Origine Protégée limitent les rendements. Ce qui permet par ailleurs une meilleure valorisation des produits. Et de diminuer les produits chimiques et engrais. Le raisin n'en est que meilleur, il a moins besoin d'eau et est plus concentré en sucre.

 



Pour aller plus loin 

Sans Transition ! organise une conférence sur les perturbateurs endocriniens en compagnie de François Veillerette, directeur de l'association Générations Futures, le mercredi 30 mai, à Vaison-la-Romaine (84). Ci-dessous, une interview vidéo de François Veillerette réalisée à l'occasion d'un débat animée par Sans Transition !, à Vannes (56), le 12 octobre dernier.

 

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