UNE OPÉRATION DE CROWDFUNDING POUR LANCER R-PUR, MASQUE ANTI-POLLUTION FABRIQUÉ A NANTES

Publié le lun 03/07/2017 - 16:38

R-Pur est un masque anti-particules performant assemblé à Nantes. Ses fondateurs, Matthieu Lecuyer et Flavien Hello, ont lancé un appel aux dons sur Kickstarter. Et il ne reste plus que trois jours pour participer à la campagne de financement participatif et obtenir un masque anti-pollution à moindre coût. Sa particularité ? Il filtre les particules jusqu'à 0,001 micron.

Ils ont déjà recueilli le triple du montant escompté, mais Matthieu Lecuyer et Flavien Hello, espèrent encore récolter des dons avant la fermeture de leur récolte de fonds sur Kickstarter, le 6 juillet prochain. Les 44 000 euros déjà rassemblés permettront à la start-up d’être propulsée sur le marché et d’entamer la confection des masques commandés par les donateurs.

« Quitte à faire un bon produit, autant le faire de la meilleure manière », lance Matthieu. Tout commence à Nantes, où les masques R-Pur sont fabriqués dans un atelier pour ensuite être conditionnés en région parisienne. « Les Nantais travaillent vite et très bien », précise le jeune entrepreneur tout en déclarant que leurs masques sont « fait par les Français pour les Français ».

Pollution atmosphérique, 3ème cause de mortalité en France

Matthieu Lecuyer et Flavien Hello ont effectué de nombreux voyages autour du monde. Ils ont été particulièrement frappés par les taux de pollution observés dans diverses villes du continent asiatique. A respectivement 27 et 28 ans, ces jeunes entrepreneurs se sont souvenus des populations prenant pour habitude de cacher leur visage sous des « masques de docteur » pour faire face à l’impureté atmosphérique. Aujourd’hui en France, la pollution de l’air est la troisième cause de mortalité et représente chaque année 48 000 décès, selon le rapport de Santé Publique France. Dix fois plus que le nombre d’accident de la route. « Après le tabac et l’alcool qui sont des plaisirs coupables, la pollution atmosphérique, elle, n’est pas un choix individuel », revendique Matthieu, agacé.

Une fois rentrés à Paris sur leurs scooters, ils sont confrontés à la dégradation de la qualité de l’air. Nez qui coule, gorge qui gratte, cela ne pouvait plus durer. Après avoir testé plusieurs masques anti-pollution inconfortables, douloureux et/ou inefficaces, Matthieu s’est exaspéré : « On est en 2015 et il n’y a pas un seul produit capable de répondre à nos attentes ». Ni une ni deux, les jeunes actifs se transforment en auto-entrepreneurs. Entourés d’amis compétents et bienveillants, ils conçoivent près de 200 prototypes avant de parvenir au produit final. La machine est lancée.

Un masque pour tous

A pieds, à vélo, en scooter ou en moto, le masque est conçu pour tous. Il s’adapte aux différents types de casques et peut même être utilisé pour la course à pieds. L’équipe de R-Pur affirme que « le filtre offre une résistance à l’inspiration 50% moins forte que les autres produits similaires actuellement sur le marché ». La filtration est capable de stopper les microparticules « PM 2.5 » et même les « PM 0,001 », 2 500 fois plus petites que la réglementation donc. La norme EN149-FFP3, la plus exigeante en Europe pour les masques de protection respiratoire, n’impose que 0,4 micromètre de filtration. Bactéries, allergènes, particules toxiques et microbes n’ont plus leur place dans les poumons des Français. Sachant qu’une « gastro est de l’ordre 3 à 5 microns, nous on filtre 0,001 microns », dévoile Matthieu. Tout est dit.

 

Le masque est composé de quatre couches filtrantes. En plus de sa technologie déperlante, le masque est lavable en machine. Une deuxième couche de filtration mécanique et électrostatique emprisonne 0,0001 microns. La troisième couche, composée de charbon actif, empêche les odeurs de passer mais aussi les particules toxiques (composés organiques volatils, dioxyde de soufre SO2, ozone 03, hexane C6H12, …). La dernière couche est en fibre et apporte un maintien constant au masque.

Un filtre interchangeable et recyclable

L’efficacité du filtre est garantie pour 400 kilomètres d’utilisation environ, soit une durée moyenne d'un mois à un mois et demi. Après, il faut le changer. Comptez entre 12 euros et 14 euros selon les revendeurs. Une application permettant de connaître le moment opportun pour changer de filtre est mise à disposition par l'entreprise. Soit la géolocalisation permet de calculer le nombre de kilomètres parcourus. Soit, un questionnaire est à remplir manuellement. Une fois le kilométrage atteint, l’application prévient l’utilisateur. Pour cela, la distance franchie est couplée avec les données de pollution de l’air disponibles en open source. Chaque filtre usagé peut être déposé en point de vente pour être recyclé et vivre une deuxième vie.

Un avenir à venir

La commercialisation débutera dès le mois d’octobre. L’étendue de la gamme, qui comprend trois coloris de base, sera développée dès que possible. Quant au financement participatif actuellement en cours, il permettra à la start-up d’élargir son champ d’actions à l’international et d’ouvrir, un jour peut-être, sa propre boutique.

Les deux amis embrayeront ensuite sur la création d’une ligne pour enfants. En effet – selon un rapport de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) publié en mars 2017 – 570 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année d’infections respiratoires liées à la pollution de l’air dans le monde. Un chiffre qui s’explique par le changement climatique observé : les températures et les niveaux de dioxyde de carbone augmente, favorisant la production de pollen, associée à une augmentation des taux d’asthme chez l’enfant. Compte tenu de cette situation, Matthieu dit être « en train de travailler sur des modèles pour les plus vulnérables, les enfants et les personnes âgées, notamment ».

En attendant, la récolte de dons est toujours ouverte, et ce, jusqu’au 6 juillet. Un don pour la start-up vous permet en réalité d’obtenir un masque en pré-commande et à prix réduit. D’ailleurs, « les cent premiers masques au prix de 59€ sont partis en vingt minutes seulement », assure Matthieu.

Plus d'infos :
https://www.r-pur.com/

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