OCCITANIE : EN 2016, LE FOND DE L’AIR EST… POLLUÉ

Publié le lun 03/07/2017 - 16:34

Particules en suspension et particules fines, pollution à l’ozone, pics de pollution… Quel air respirons-nous en Occitanie ? Vincent Allier et Dominique Tilak, respectivement vice-président et directrice générale d’Atmo Occitanie, l’observatoire régional de la qualité de l’air, présentaient, jeudi 29 juin, le bilan 2016 de la qualité de l’air à l’échelle régionale.

Des Hautes-Pyrénées (65) au Gard (30), en passant par la Haute-Garonne (31) et l’Hérault (34), Atmo Occitanie a placé 53 points de mesure fixes ou mobiles. L'objectif : surveiller la qualité de l’air dans la région. L'association agréée par l’État nous a livré, le 29 juin, son bilan pour l’année 2016.

36 épisodes de pollution contre 40 en 2015

La région – notamment les départements du Gard, de la Haute-Garonne, des Hautes-Pyrénées, de l’Hérault et du Tarn-et-Garonne (82) – a été marquée par 36 épisodes de pollution, soit quatre de moins que l’année précédente. Parmi ceux-ci, 31 sont imputables au secteur résidentiel (chauffage), car ils sont caractérisés par une forte présence de particules en suspension. Les cinq autres sont typiques de la période estivale : ils ont pour cause une importante pollution à l’ozone, issue de l’activité humaine et accentuée sous l’effet des rayonnements solaires. Cela ne signifie pas que, ces épisodes mis à part, l’air n’est pas pollué. En dehors de ces pics, le degré de pollution respecte la norme actuelle, sans être nul.

Pollution à l’ozone : carton rouge

Atmo Occitanie fait la différence entre la pollution dite « de fond » (c’est-à-dire d’environnement urbain) et la pollution de proximité (celle détectée à proximité du trafic routier notamment). En ce qui concerne la première, la réglementation a été respectée en Occitanie pour tous les polluants sur l’année 2016, à l'exception de l’ozone. Sa concentration était supérieure à l’objectif de qualité dans tous les départements de la région, et elle dépassait la valeur cible dans quatre d’entre eux : l’Aude (11), le Gard, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales (66). Pour la pollution de proximité, et notamment le dioxyde d’azote, imputable aux transports, la valeur limite a été en permanence dépassée dans les métropoles de Montpellier et Toulouse, ainsi que dans les agglomérations de Nîmes et de Perpignan.

Pour la santé, objectif zéro pollution

Une certaine amélioration est à noter pour plusieurs polluants, notamment grâce aux transports en commun : les concentrations moyennes annuelles de particules fines et en suspension sont en baisse, et il en est de même pour le dioxyde d’azote. Toutefois, pour Vincent Allier, c’est insuffisant. « À mesure que la recherche progresse, les valeurs limites recommandées pour la santé diminuent. Il faut donc continuer dans ce sens. » Il rappelle que si, en Occitanie, la pollution était réduite jusqu’au niveau des communes les moins polluées de France, la mortalité baisserait de 6 %. Car les effets des polluants sont « très nocifs », et responsables, par exemple, de problèmes cardio-vasculaires. « Nous savons aujourd’hui que la pollution tue vraiment », dit-il. Dominique Tilak renchérit : « L’enjeu, pour les grandes villes de la région, est d’améliorer les choses et d’éviter la densification urbaine, notamment à proximité des axes d’autoroute ».

La loi LAURE (Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Énergie, 1996) précise que « Chacun a le droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé ». C’est aussi une revendication d’Atmo Occitanie. Mais, si l’on en croit ces chiffres, on est encore loin du compte.

Plus d'info :
Atmo Occitanie

 

Garantissez l'indépendance rédactionnelle et financière de Sans transition !