[LYON] VALLÉE DE LA CHIMIE : « RENDRE JUSTICE AUX HABITANTS ET À L’ENVIRONNEMENT »

Publié le lun 30/06/2025 - 08:44

A l'occasion du Festival Entre Rhône et Saône, Sans transition publie ce second volet de notre cahier spécial "CAP VERS LYON 2030" en lien avec la ville de Lyon. 

Avocate spécialisée en droit de l’environnement, Maître Louise Tschanz est en première ligne dans la bataille judiciaire contre les PFAS, ces « polluants éternels » présents dans la vallée de la chimie, au sud de Lyon.

Que sont les PFAS, et pourquoi avez-vous choisi de vous mobiliser sur ce dossier ?

Les PFAS sont des composés chimiques synthétiques utilisés depuis les années 60, notamment par des industriels comme Arkema ou Daikin dans le bassin lyonnais. Ils ont la particularité de ne pas se dégrader, s’accumulent dans les organismes, et ont de graves effets sur la santé : cancers, troubles hormonaux, immunitaires, etc. Face à cette pollution massive, il fallait une réponse juridique forte.

Quel rôle joue votre cabinet dans ce combat ?

Kaizen Avocat est né d’une volonté de défendre les causes environnementales et sociales, avant même la révélation du scandale des PFAS par l’association Vert de Rage. Nous avons d’abord mené une action en référé pénal environnemental en 2022 avec l’association « Notre Affaire à Tous », puis à nouveau en 2023. Hélas, la justice a rejeté notre demande pour une problématique de procédure. Ce revers n’a fait que renforcer notre détermination.

Quelles actions concrètes menez-vous aujourd’hui sur ce dossier ?

Nous préparons une action civile collective contre Arkema et Daikin, avec déjà plus de 140 plaignants. L’objectif : obtenir réparation pour les riverains exposés aux polluants éternels. Nous espérons pouvoir assigner les responsables avant courant 2025. Parallèlement, nous intervenons aussi sur la procédure pénale, qui elle vise à sanctionner les coupables de ces pollutions d’un point de vue global.

Comment voyez-vous l’évolution de ce combat ?

La route est longue : manque de coopération des autorités, lenteur des procédures, manque de formation des magistrats… Toutefois il y a une dynamique forte. Nous avons la chance d’avoir beaucoup de textes à notre disposition pour défendre l’environnement, mais encore trop peu de saisines et de procédures y faisant appel. Il y a donc un réel intérêt à former d’autres avocats et magistrats à ces contentieux environnementaux. Car rendre la justice écologique réellement effective demande une montée en compétence collective.

Plus d’infos : kzn-avocatenvironnement.fr

Garantissez l'indépendance rédactionnelle et financière de Sans transition !