[CONFERENCE] VERS LA RESILIENCE ALIMENTAIRE !

Publié le ven 05/04/2024 - 08:13

L’expert de la résilience des territoires, Arthur Keller, était à la boiserie de Mazan la semaine dernière. Près de 300 personnes sont venues échanger avec lui, dont 80 professionnels à l’occasion du lancement du programme Saveurs en transition, co-organisé avec la Chambre des métiers de l’artisanat régionale PACA et soutenue par l’Ademe. Retour sur cette rencontre autour de la résilience alimentaire et des risques systémiques, en partenariat également avec Coquelicot Provence et AtmoSud.

A la boiserie de Mazan jeudi dernier, on retrouve l’expert de la résilience des territoire Arthur Keller pour un temps de rencontre et de discussion, autour des enjeux de résilience alimentaire et de production locale. De prime abord, Arthur Keller a tenu à rappeler sa définition de la résilience, histoire de mettre les 80 professionnels venus participer aux échanges sur la même longueur d’onde. « La résilience correspond à notre capacité à résister aux chocs, à avoir de la flexibilité pour amortir ces chocs futurs et pouvoir rebondir pour atteindre un nouvel état d’équilibre ». Il aborde ensuite la notion de résilience face aux risques systémiques : « des risques qui s’apparentent à des crises à venir, comme le changement climatique, que l’on espère pouvoir gérer et comprendre grâce à nos ressources et une préparation ». Et qui « remettent en question la nature même de nos sociétés », tels le risque alimentaire, la pénurie d’eau et d’énergie.

Des acteurs vauclusiens engagés

En lancement des débats, Yannick Mazette, le président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur a tenu à rappeler l’importance, face aux crises que l’on traverse, de « développer des synergies et circuit-courts, afin que les artisans puissent continuer à vivre de leur métier, de leur passion mais aussi à faire vivre des familles entières sur les territoires ». D’où l’idée du programme Saveurs en transition, qui vise à encourager les entreprises et artisans à s’engager dans un mode de production locale et sain, à la fois pour le consommateur et pour la planète. Emilie Lefur, Ingénieure Alimentation durable et adaptation au changement climatique à l'ADEME PACA a rappelé en introduction l’importance d’œuvrer à la souveraineté alimentaire, « pour que la majorité des produits que l’on consomme ne soient pas importés mais produits sur le territoire ».

Les débats se sont ensuite poursuivis avec 3 entreprises locales : Les “Nougats Silvain” à St Didier près de Carpentras, la boulangerie “ Haut les pains!” à Lauris dans le Lubéron et “Janette traiteur” à Avignon. Ces derniers œuvrent à leur échelle afin de proposer des produits locaux, en essayant d’être les moins dépendants possibles de l’export, en s’ancrant dans une dynamique de transition alimentaire. Leur démarche collective passe par des actions concrètes, qui en disent long sur la volonté de ces artisans à s’engager. « Au quotidien [chez Janette Traiteur]nous utilisons en priorité des produits locaux et de saison », a précisé Jane Galix, en insistant également sur l’importance de sa démarche zéro déchet pour limiter au maximum l’impact environnemental. Pascal Coutaz, de son côté, le fondateur de “ Haut les pains!” nous a expliqué comment son engagement se traduit dans sa boulangerie bio : « Je me fournis localement en farine, avec le moulin Céard dans les Hautes-Alpes, c’est important pour moi dans cette transition alimentaire de proposer un pain bio au levain naturel ». Claire Silvain, dirigeante des nougats Silvain, a notamment insisté sur « la relocalisation de la filière amande à laquelle l’entreprise familiale a pu contribuer sur le territoire ».

Attentif à ces témoignages, Arthur Keller a partagé ses conseils et idées, afin d’engager ces entreprises à poursuivre leur dynamique en faveur de la résilience. Il a salué toutes les initiatives prises au niveau local et les a encouragées à continuer de progresser, pour aller plus loin dans leur résilience et indépendance. Il a estimé que le plus important pour elles était d’assurer la durabilité de leurs projets, en identifiant les risques auxquelles elles sont confrontées (eau, approvisionnement énergétique…), pour que même en cas de rupture d’approvisionnements, l’un des risques majeurs selon lui, elles puissent poursuivre durablement leurs activités !

 

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