Cérès Flore est une pépinière de jeunes plants du Vaucluse dont la spécificité est le « végétal d'origine sauvage et local ». Sa philosophie est axée sur les enjeux de l’eau.
Arnaud Million, responsable technique des opérations de Cérès Flore, explique : « Notre cœur de métier est de collecter des graines en espace naturel et, à partir de ce matériel végétal, nous produisons du jeune plant en godets forestiers. Les plants sont âgés d’un à deux ans et sont issus de cette ressource génétique naturelle. Notre philosophie s'inscrit complètement dans les enjeux de l’eau puisque la production de jeunes plants est moins gourmande en eau, comparée à la production d’arbres plus gros.
Ensuite, plus on va planter jeune, moins on aura besoin de quantités d’eau : un gros arbre de trois ou quatre mètres de hauteur nécessite des arrosages, dans les premières années et jusqu’à dix ans, pour avoir un espoir de survie. Alors qu’un jeune plant n’aura besoin que de quatre arrosages par an maximum, avec du paillage, pendant deux à trois ans. Il se développera de lui-même en totale autonomie.
Aujourd’hui on constate, notamment dans le département du Vaucluse, des espaces engazonnés, comme des ronds-points, qui sont arrosés. On pourrait transformer ces espaces en les végétalisant à 100%, de manière réfléchie, pour créer des espaces qui ne soient plus entretenus — ni tondus ni arrosés — grâce au jeune plant qui s’adapte rapidement. On peut ainsi obtenir de beaux espaces, donc un cachet esthétique, tout en créant, avec plusieurs strates de plantation, des îlots de biodiversité.
Autre exemple : lorsque les espaces naturels sont restaurés, et notamment les rivières, les berges peuvent être végétalisées. Grâce aux racines des jeunes plants, les berges seront mieux fixées. On peut aussi utiliser des branches de saules vivantes récoltées en rivière pour les tresser dans les berges.
Enfin, notre empreinte carbone est moindre du fait que nos végétaux sont produits en circuits courts, puisque les graines sont collectées à proximité des projets.