Trump en froid avec le climat

Publié le lun 30/01/2017 - 18:31

Le nouveau président américain multiplie les annonces guère rassurantes concernant le climat, depuis son élection. Ce qui suscite l'inquiétude des défenseurs de l'environnement et de la communauté scientifique.  

"Le changement climatique est un canular créé par la Chine". Donald Trump l'a martelé durant sa campagne. Et ses premiers actes et déclarations en matière d'environnement ne semblent pas trahir l'esprit de cette sentence.

  • Un climato-sceptique à la tête de l'agence de protection de l’environnement

Ses prises de position complotistes l'ont tout d'abord logiquement poussé à nommer, le 7 décembre dernier, un climato-sceptique à la tête de l'Agence américaine de protection de l'environnement en la personne Scott Pruitt. Cet ancien ministre de la Justice de l'Oklahoma est connu pour sa proximité avec le lobby pétrolier.

Ce dernier a d'ailleurs été sévèrement cuisiné par le sénateur Bernie Sanders lors de son audition par le congrès, le 18 janvier dernier, comme en témoigne la fin de la vidéo de France Info ci-dessous (1:18) , durant laquelle Pruitt rechigne à désigner fermement l'homme comme étant le principal responsable du réchauffement climatique.

 


 

  • Quid du réchauffement climatique ? 

Au moment même où Donald Trump accédait officiellement à la fonction présidentielle, la page du site web de la Maison blanche consacrée au réchauffement climatique disparaissait.

Difficile désormais de trouver sur le site un paragraphe relatif à l'environnement. Une simple recherche par mots-clés montre que ni « environment », « ecology » (écologie) ou « sustainble development » (développement durable) n'apparaissent sur le site du gouvernement. La seule référence au climat concerne le « America First Energy Plan » destiné à faire baisser le coût de l'énergie pour les « travailleurs américains » et à aider les Etats-Unis à se libérer de la dépendance vis-à-vis du pétrole étranger. En développant la filière du gaz de schiste ? Probable, mais le texte ne le dit pas. Il s'en prend néanmoins au programme lancé par Barack Obama pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.

« Le président Trump s'est engagé à éliminer les politiques néfastes et inutiles telles que le Plan d'action pour le climat et les eaux des États-Unis », peut-on notamment lire.

 

Capture d'écran du site de la Maison Blanche

  • Soutien au secteur pétrolier

Voilà qui ne présage rien de bien rassurant pour l'avenir... Et celui qui avait ouvertement critiqué l'Accord de Paris durant la campagne commence déjà à prendre des mesures concrètes qui pourraient menacer l'environnement. Celui qui avait promis de soutenir l'exploitation des énergies fossiles a signé, le 24 janvier dernier, deux ordonnances qui relancent des projets d'oléoducs que Barack Obama avait stoppés : le Keystone XL et le Dakota Access. Le premier doit relier le Dakota du Nord à L'Illinois. Le second doit acheminer des sables bitumineux canadiens vers l'Etat américian du Nebraska.

Le Keystone XL, long de 1900 km, est particulièrement controversé. Il a provoqué l'ire des défenseurs de l'environnement mais aussi de la communauté sioux de Standing Rock, dans le Dakota du Nord, l'oléoduc devant passer tout près de ce territoire autonome. Les sioux redoutent notamment que l’installation pollue la rivière du Missouri dans laquelle ils s’alimentent en eau potable.

 
  • Des scienfifiques inquiets 

De leurs côtés, des scientifiques américains ont pris les devants. De peur que les données concernant le réchauffement climatique disponibles sur Internet disparaissent sous les coups de l'administration Trump, plusieurs d'entre eux ont créé la plateforme « Data Refuge ». Celle-ci est destinée à conserver informations et travaux gouvernementaux sur le sujet. L'initiative est particulièrement bien relayée sur les réseaux sociaux, faisant du #datarefuge un signe de ralliement contre le discours climato-sceptique du pouvoir fédéral. 

 


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