[CULTURE] Vincent Munier, à la poursuite d’un fantôme

Publié le jeu 09/12/2021 - 10:30

Par Quentin Zinzius

À vingt minutes de Montier-en-Der, à Saint-Dizier (52), une centaine de chanceux ont pu s’ébahir, en avant-première, devant le dernier film réunissant Vincent Munier, Sylvain Tesson et Marie Amiguet : La panthère des neiges. Une escapade sauvage aux confins du monde, à découvrir en salles le 15 décembre.

Discret, mythique. Farouche, selon certains. Vincent Munier est, pour les amoureux de photographie animalière, ce que la panthère des neiges est au Tibet : un emblème. Une centaine d’entre eux ont pourtant eu la chance de les voir tous deux réunis sur le grand écran, à l’occasion de l’avant-première de son nouveau film, aux côtés de Vincent Tesson et Marie Amiguet. Un long métrage qu’il a lui-même défini comme un « ovni du cinéma », tant les moyens mis en place sont ridicules. Quatre personnes, quatre voyages répartis sur une dizaine d’années pour, au final, une heure et demi d’images somptueuses.

Au rythme de la voix profonde et poétique de Sylvain Tesson, le spectateur découvre l’immensité tibétaine : ses collines majestueuses, son climat glacial, sa faune d’un autre temps. Yaks, chat de Pallas et autres antilopes tibétaines défilent devant la caméra au milieu d’un environnement hostile, lunaire. Au milieu de ce chaos, le photographe est, lui, à son aise. Loin du monde, de l’agitation de la société et des Hommes, il nous dévoile peu à peu les secrets de son art : la patience, le camouflage, la connaissance du terrain. Pour trouver la panthère, fantôme de ces vallées, le photographe devient comme ces paysages : minéral. Entre contemplation de la nature, et incompréhension de la société humaine, le spectateur découvre les deux facettes d’un artiste profondément engagé. Une énième complainte à défendre le vivant et la beauté d’un monde, menacé par nos seules activités.

La panthère des neiges, en salles le 15 décembre.

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