La faim justifie les moyens - Faire face et anticiper les chocs alimentaires

La faim justifie les moyens - Faire face et anticiper les chocs alimentaires
Numéro
N° 37
Période
Janvier - Février - Mars 2023
Format
Cahier spécial
Prix
11,00 €

Trimestriel / 116 pages
Tarif public : 9 € + 2 € de frais de port

La faim justifie les moyens - Faire face et anticiper les chocs alimentaires

Accélérée par la guerre en Ukraine, la flambée des prix alimentaires a approché les 12 % d’inflation en 2022. Cette crise entraîne plusieurs millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté et aggrave la faim dans le monde. 222 millions de personnes, dans 53 pays, sont passées en situation d’insécurité alimentaire « aiguë », autrement dit nécessitant d’une aide d’urgence, selon un récent rapport de la FAO.
Face à cette crise internationale, il faudra mobiliser « entre 5 et 7 milliards de dollars de dépenses supplémentaires » pour aider les ménages vulnérables des 48 pays les plus touchés par la hausse des prix, souligne le FMI dans une étude parue en automne. Et 50 milliards de dollars « seraient nécessaires pour mettre fin à l’insécurité alimentaire aiguë ». Du moins, temporairement…
Plus près de chez nous, le Conseil national de l’alimentation (CNA) vient de rendre un avis dans lequel il précise que la lutte contre la précarité alimentaire, en France, mobilisait avant la crise sanitaire 700 millions d’euros par an de financements publics. Ces derniers ont été portés à un milliard l’an passé, face aux besoins grandissants des sept millions de bénéficiaires, toujours plus nombreux à frapper aux portes de l’aide alimentaire.

Dans ce contexte d’urgence, tendre vers la résilience alimentaire – autrement dit notre capacité à produire une alimentation saine et de qualité pour tous, malgré les risques majeurs auxquels nous sommes confrontés – est loin d’être acquise dans nos territoires. Changement climatique, crise énergétique, raréfaction des ressources et de la biodiversité… sont autant de menaces majeures - développées dans cette édition - que nous devons prendre en compte afin d'anticiper les risques qui en découlent. Et nous engager dans la résilience.

Afin d’avancer vers cet objectif prioritaire, nous allons devoir opérer une véritable révolution systémique de la filière, comme nous le détaillons dans ce nouveau numéro thématique.


Un numéro avec les participations édifiantes de :
Charles Hervé-Gruyer, Rob Hopkins, Florence Denier-Pasquier, Marc Dufumier, Denis Lairon, Stéphane Linou, Dominique Paturel, Pablo Servigne, CNRA, Greniers d’abondance, FNE, The Shift Project et des agriculteurs sur les territoires...

Sommaire :

  • P. 8 : Contexte
    Notre système alimentaire, mondialisé, industrialisé, concentré, spécialisé, mais aussi inéquitable, est à bout de souffle. De crises en crises, sa vulnérabilité est de plus en plus criante dans un monde où les risques augmentent. La question de sa résilience se pose incontestablement. Illustration en quelques chiffres, cartes et infographies.
     
  • P. 22 : Viser la résilience alimentaire
    Face aux menaces qui planent sur son système alimentaire, la France est-elle correctement préparée ? Pas vraiment, estiment les spécialistes.
    Tout doit être réinventé au niveau de la production agricole et l’échelle locale favorisée dans les circuits de transformation et de distribution. Mais les pouvoirs publics, qui ont prévu des plans et stratégies en cas de crise ponctuelle d’approvisionnement, ne semblent pas à la hauteur de l’enjeu.
     
  • P. 40 : Remettre pied à terre
    Pour nourrir sa population, la France a d’abord besoin de préserver ses terres agricoles et les personnes qui les travaillent. D’ici dix ans, un agriculteur sur trois arrivera à l’âge de la retraite alors qu’une agriculture soutenable devrait être plus intensive en main-d’oeuvre qu’en intrants et en machines. Si la nouvelle politique agricole commune européenne ne nous met pas sur ce chemin, certains nous montrent sur le terrain qu’une autre agriculture est possible.
     
  • P. 58 : Reprendre la main sur l'économie
    Le vote ne leur suffit plus. En mal de représentativité, d’écoute et de prise en compte ; désabusée des politiciens et des médias de grande audience ; et en proie à une anxiété insupportable qui les exhorte à l’action, la jeunesse fuit les instances traditionnelles pour inventer de nouveaux espaces, plus libres et plus inclusifs.
     
  • P. 80 : Produire sans faim
    Pour assurer notre souveraineté alimentaire en ces temps d’urgence climatique, changeons de modèle : place à l’agroécologie. Stop à l’uniformisation des cultures, aux produits phyto et au lourd travail du sol. Vive l'agriculture régénérative ! Associée à une bonne gestion de l'eau et à une consommation plus végétale et locale, elle pourra bien nourrir toute la population à l’avenir.
     
  • P. 100 : Chroniques
    L’interpellation publique pour modifier l’opinion et gagner la bataille culturelle. Tel semble être l’objectif premier des jeunes engagés dans toutes les causes qu’ils défendent, du climat aux discriminations. Une stratégie sur le long terme qui dévoile ses victoires et ses défaites.


Un numéro en partenariat avec le réseau CIVAM (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural)