AGNÈS OLIVE, MARSEILLE VERT : « IL FAUT VALORISER LES GESTES ÉCOLOGIQUES DES ENTREPRISES LOCALES »

Publié le jeu 20/07/2017 - 11:34

Auteure de romans et d’un récit sur sa prise de conscience écologique, Change, Agnès Olive est la fondatrice de Marseille Vert. Ce service de communication destiné aux entreprises de la transition écologique est créé au moment de la COP 21, en 2015. Un an et demi plus tard, il fédère une cinquantaine d’entreprises, son site internet est visité plus de 20.000 fois par mois, et un projet de lieu urbain et 100% écolo est dans les cartons.

Comment en êtes-vous venue à créer Marseille Vert ?

Au départ, j’écris des romans. Comme ça ne fonctionnait pas tellement, j’ai commencé à faire des piges dans le domaine de la culture, à Marseille. Je me suis intéressée à l’écologie, et j’ai demandé au ToutMa (magazine marseillais consacré à la culture, aux voyages, à la gastronomie, etc., ndlr) de monter une rubrique écolo. J’ai tenu cette rubrique, et, comme ça, je suis allée à la rencontre des acteurs de l’écologie à Marseille. Je me suis rendue compte qu’il y avait beaucoup de choses à faire, et j’avais envie d’agir. J’ai pensé qu’il manquait une agence de communication verte, pas quelque chose qui serait dans la veine du « green washing », mais une structure vraiment engagée dans le changement, avec du cœur, de l’envie. Finalement, en 2015, je me suis décidée à créer mon entreprise. Je l’ai lancée le 30 novembre 2015, le jour de l’ouverture de la COP 21, parce que je savais qu’on allait enfin parler d’écologie en France, tous les jours et dans tous les médias, et je voulais profiter de cette dynamique.

Quel est l’objectif de Marseille Vert ?

C’est une société de communication qui a pour but d’inciter les entreprises de Marseille et des alentours à s’engager pour la planète. Je voulais fédérer des entreprises, notamment celles de petite et moyenne taille. Aujourd’hui, il y a un nombre incroyable de PME qui gagnent correctement leur vie, et qui ne se préoccupent pas de leur impact sur la planète. Donc, l’objectif, c’était de les inciter à engager des gestes écologiques, en leur montrant que je pouvais valoriser ces gestes. En réalité, convertir les entreprises à l'écologie, c’est très difficile, et ça prend beaucoup de temps. Mais je suis arrivée à fédérer celles qui étaient déjà sensibilisées, et j’ai réussi à en faire venir d’autres qui, au départ, ne se sentaient pas trop concernées, grâce à l’ampleur que Marseille Vert a prise sur les réseaux sociaux. Nous nous ouvrons maintenant à tous les acteurs de l’écologie, aux associations et aux particuliers qui veulent travailler ensemble pour changer Marseille. L’idée, c’est aussi d’appliquer la formule « agir local, penser global ». Sur le site, j’évoque des initiatives de la région de Marseille et des Bouches-du-Rhône, mais je publie aussi des informations positives du monde entier, pour nous inscrire dans un mouvement planétaire.

Qu’est-ce qu’une entreprise verte selon vous ?

Il y a différents degrés. Il y a l’entreprise qui est déjà complètement verte, comme GreenDeliss par exemple. Ils offrent un service de restauration rapide le midi, mais c’est aussi un salon de thé, et tout ce qu’ils font est bio, local, et sans emballage plastique. C’est vraiment le top. Mais il y aussi des structures comme le Poisson Rouge (restaurant et bar à tapas de Marseille, ndlr), qui ne proposent pas tout en bio, mais chez qui tout est fait maison, local et de saison : on reste sur des circuits raisonnés. Et ces entreprises s’améliorent : par exemple, le Poisson Rouge est passé au tout bio pour les vins. Je pense qu’on est sur la bonne voie, que le monde est en train de changer dans le bon sens. Mais il faut se bouger si on veut sauver la vie sur Terre, car il y a urgence.

À l’avenir, quels sont vos projets pour Marseille Vert ?

J’aimerais que nous restions une entreprise de petite taille, pour garder la dynamique d’envie et de changement qui est la nôtre. J’ai aussi pour projet de créer un lieu urbain et 100% écologique à Marseille. Ce serait un endroit pour les entreprises écolo, avec des plantations en permaculture, des activités de méditation, et où il serait possible d’inviter des artistes qui travaillent dans la prise de conscience par exemple. Ce serait aussi un endroit de collecte de toutes les informations concernant l’écologie sur le territoire marseillais. Dans ce cadre, je m’occuperais de la communication. Mais pour l’instant, je cherche encore un lieu et des financements.

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